Temps de lecture estimé : 4 minutes
Guerre au Proche-Orient, cri du cœur contre l’IA, inflation, fierté française… retour sur les mots qui ont marqué l’année 2023.
On n’arrête pas le progrès. « Des laboratoires d’IA enfermés dans une course effrénée pour développer et déployer des esprits numériques toujours plus puissants que personne ne peut comprendre […] Devrions-nous laisser les machines inonder nos canaux d’information de propagande et de contrevérité ? », pointent au premier trimestre 2023 des experts de l’intelligence artificielle, dont Elon Musk et Steve Wozniak, qui plaident en faveur d’une pause des avancées de l’IA.
Un appel au calme, version LFI. « Entendez la demande populaire. Respectez-la. Plan d’urgence justice partout […] L’école, il ne faut pas y toucher, la bibliothèque, le gymnase, tout ce qui est à nous tous, qui est notre bien commun », Jean-Luc Mélenchon s’adresse à la jeunesse en révolte après la mort du jeune Nahel, tué le 27 juin par un policier à la suite d’un refus d’obtempérer. Quid des biens privés en revanche ?
Aujourd’hui, a-t-on le droit d’avoir faim et d’avoir froid ? « Nous ne sommes pas suffisamment solides pour absorber le flux de personnes qui ont besoin d’aide alimentaire […] Si rien n’est fait, on pourrait devoir fermer d’ici à trois ans », alerte début septembre le président des Restos du Cœur Patrice Douret. Tous les dons sont les bienvenus, y compris celui de Bernard Arnault.
Solidarité avec nos frères marocains. « Mes pensées et mes prières vont aux Marocains, à la suite du tremblement de terre meurtrier de la nuit dernière. Nous sommes prêts à répondre aux besoins immédiats en matière de santé », le soutien est total après le séisme terrible de magnitude 6,9 qui a frappé l’ouest du Maroc dans la nuit du vendredi 8 au samedi 9 septembre, à l’instar du chef de l’Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
L’ennemie numéro 1 des Français. « L’inflation, c’est mon premier combat », Bruno Le Maire, dans les colonnes du Parisien alors que les plus précaires, ainsi que les classes moyennes prennent de plein fouet la hausse des prix.
Où s’arrête la frontière entre légitime défense et réaction disproportionnée ? « Tous ces endroits où le Hamas se cache […] nous allons en faire des ruines […] Je dis aux habitants de Gaza : sortez de là maintenant car nous allons agir partout avec toute notre force », prévient le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou après les attaques terroristes du Hamas du 7 octobre.
Les mots, rien que les mots. « Il aimait Julien Gracq, Flaubert, Stendhal, Balzac. Il aimait Proust, Céline. Il aimait la poésie, René Char, Baudelaire, Rimbaud, Mallarmé, Valéry. Il aimait la philosophie. Il aimait le cinéma, Truffaut, Ford, Kubrick, Lubitsch, Orson Welles. Il aimait le baroque, il aimait Ozum, Miyazaki, Kurosawa, Almodovar. Il aimait Fellini, Visconti, l’Italie, l’italien, la Toscane, les fresques de Giotto. Il aimait Shakespeare, Beckett, Racine. Il aimait Van Gogh, Picasso, Vermeer, Matisse, Courbet, Cézanne, Soulage. Il aimait Bach, Beethoven […] Il aimait le gothique, les cathédrales qu’on découvrait de villes en villes, il aimait les glaciers préférés du Routard. Il aimait la Provence, ses couleurs, ses senteurs. Il aimait les étangs, les rivières et les fleurs, les forêts. Il aimait la lumière rasante du soir […] Il n’aimait pas l’informatique et les réseaux sociaux. Le téléphone, il n’en avait même pas. Il n’aimait pas la foule, ni les honneurs, les cérémonies qu’il avait en honneur. Sensible et discret, il n’aimait pas le bruit ni la fureur du monde […] Il aimait profondément ses filles, sa mère et sa sœur. Nous nous aimions », dixit l’épouse de Dominique Bernard, professeur de français sauvagement assassiné par un terroriste dans un lycée à Arras.
L’excellence à la française. « Cette récompense me touche d’autant plus que ma carrière a commencé dans la pâtisserie. Je suis ravie de représenter la France et de contribuer à promouvoir la qualité du travail des artisans boulangers et pâtissiers à travers le monde », Nina Meteyer, élue fin octobre meilleure cheffe pâtissière au monde.
Quand un drame en chasse un autre. « Le conflit au Proche-Orient détourne l’attention », Volodymyr Zelensky devant Ursula von der Leyen début novembre, alors que la guerre en Ukraine est loin d’être terminée.
La diplomatie plutôt que la guerre. « Tous les Israéliens l’ont compris : ils ne peuvent plus vivre avec les Palestiniens […] Il faut donc une politique de séparation qui doit être digne, c’est-à-dire conférer aux Palestiniens un état viable et véritable, qui pourra se construire et être d’autant plus en paix », Dominique de Villepin, le 7 novembre, alors que le sang coule toujours au Proche-Orient.
Faute politique ? « La place d’un Président de la République n’est pas d’aller à une marche », Emmanuel Macron, après son refus de participer à une marche contre l’antisémitisme le 12 novembre.
Avenir mitigé pour le peso argentin. « Aujourd’hui commencent la fin de la décadence et la reconstruction de l’Argentine », se réjouit Javier Milei, le candidat ultra-libéral et « antisystème » élu président de l’Argentine fin novembre.
Parlons écologie aux Emirats arabes unis. « La déclaration reconnaît le rôle clef de l’énergie nucléaire dans l’atteinte de la neutralité carbone d’ici à 2050 et pour conserver l’objectif de [limiter le réchauffement climatique à] 1,5°C à portée de main […] Nous savons, par la science, la réalité des faits et des preuves, qu’on ne peut pas atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050 sans nucléaire », John Kerry, l’émissaire américain pour le climat, lors de la COP28 à Dubaï.
Chers Parisiens, si vous pouviez ne pas faire la gueule, au moins pendant les JO. « On va mettre des bus, inciter à prendre le RER C et peut-être qu’on pourra traverser le Bois de Boulogne à pied ou remonter la Seine à pied, il y a pire en été […] Il faut à un moment ouvrir les chakras, on va accueillir le monde et on est le seul pays qui ne s’en réjouit pas », déplore début décembre Valérie Pécresse, la présidente d’Ile-de-France Mobilités (IDFM), à quelques mois des Jeux olympiques et paralympiques en France.
Et demain ? « Le rôle que je me suis assigné, c’est de tenir l’unité du pays […] Le moment est venu d’un rendez-vous avec la nation […] Il faut redonner une espérance, un goût de l’avenir », Emmanuel Macron promet ce rendez-vous avec la nation pour janvier 2024.
Ps : À retrouver, notre best of annuel 2023 dans les kiosques fin décembre.