Durer en politique française est assez facile : il suffit de distribuer les milliards. Tout le monde s’y emploie depuis quarante ans. Voyez le résultat. Il y a cependant un petit bémol : la théorie d’Oscar Wilde. L’homme de lettres irlandais, accablé de dettes, le confiait à ses juges : « Comment me suis-je endetté ? Lentement au début et très vite à la fin. » Nous commençons à entrer dans cette dernière phase où l’endettement, qui semblait hier purement virtuel, pèse désormais lourdement sur notre vie nationale.
« La situation financière catastrophique est de la responsabilité exclusive de l’exécutif », déclare Jean-François Husson, rapporteur général du budget au Sénat. Pourtant, malgré des auditions parlementaires qui s’enchaînent, d’Élisabeth Borne à Gabriel Attal, en passant par Bruno Le Maire, tous entonnent le même refrain, celui d’Alizée : « C’est pas ma faute à moi. » Comment redresser la barre ?
L’argent collecté à Notre-Dame de Paris irait dans la poche d’un grand fonds public destiné à la sauvegarde de nos églises en péril. Rappelons les chiffres de la Fondation du Patrimoine : « 5 000 édifices culturels susceptibles d’être abandonnés, vendus ou détruits d’ici à 2030. » En ces temps de disette budgétaire, il existe un risque important de voir le patrimoine être réduit à la portion congrue.
Au-delà des grandes entreprises qui concentrent évidemment l’attention, notons quelques investissements plus baroques. Saviez-vous que l’État est le deuxième actionnaire du… casino d’Aix-les-Bains ? Évidemment anecdotique, mais tout de même ! De la même façon, que peut bien avoir à faire l’État dans le capital de la CFL, la société des chemins de fer luxembourgeois ? D’autres participations financières comme celle de la banque Dexia sauvée par l’État lors de la crise financière de 2008, sont sans doute caduques aujourd’hui.