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Première femme dans l’ordre protocolaire gouvernemental, Catherine Vautrin espère devenir la figure incontournable du deuxième mandat Macron.
Travail, santé, solidarités… Avec son ministère au cœur du quotidien, Catherine Vautrin paraît déterminée à réformer à tout-va.
Numéro cinq du gouvernement, Catherine Vautrin est ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités. Un « grand ministère social » réunissant trois attributions, comme ce fut déjà le cas par le passé avec Philippe Séguin, Martine Aubry ou Xavier Bertrand. Réunir l’emploi, la santé et les solidarités, c’est dédier un ministère aux plus faibles, aux « modestes », à ceux qui ont besoin de notre modèle social pour subvenir à leurs besoins.
Un moyen aussi – espérons-le – de faciliter la grande réforme du système social qui semble plus que jamais nécessaire, voire vitale… La France est dangereusement endettée. Comme le disait Raymond Barre, notre pays « vit au-dessus de ses moyens ». Il serait peut-être intéressant de donner suite à la proposition de Bruno Retailleau, lequel plaide pour une « allocation sociale unique plafonnée à 75 % du Smic ». L’argent ainsi épargné permettrait de baisser les charges sur les salaires de la classe moyenne… Et lutterait ainsi contre la « smicardisation » du pays.
L’exécutif se passionne plutôt pour le dossier de réforme de l’assurance chômage, qu’il aimerait limiter à douze mois contre dix-huit actuellement. Une différence de taille avec nos autres voisins européens. Cela n’est sans doute pas sans lien avec l’anormalité du taux de chômage français (7,5 % au quatrième trimestre 2023), contre 5,8 % en Allemagne ou 4,2 % au Royaume-Uni.
La constitution d’une « équipe Vautrin »
Catherine Vautrin a-t-elle le goût des grands changements ? Celle qui est souvent décrite comme « chiraquienne » n’est pas passée loin d’obtenir, en 2022, le strapontin de Premier ministre. La placide Élisabeth Borne parvint finalement à lui passer devant au dernier moment. Catherine Vautrin était pourtant déjà en train de choisir son bureau au Mobilier national… Cruelle désillusion pour celle qui présidait alors la communauté d’agglomération du Grand Reims.
La voici désormais à la tête d’un « petit Matignon » : trois ministres se retrouvent sous son autorité directe. Fadila Khattabi s’occupe des Personnes âgées et handicapées. Cette bourguignonne aux airs de femme forte dénote certainement dans ce gouvernement couleur de muraille… Frédéric Valletoux, l’ancien maire de Fontainebleau et proche d’Édouard Philippe, est quant à lui chargé des questions de Santé. La MoDem Sarah El Haïry est responsable de l’Enfance, de la Jeunesse et « des Familles ».
Vautrin où vont les choses…
Catherine Vautrin n’a certes pas pu être Première ministre, mais elle ambitionne désormais d’être la première des ministres. Il faut dire que cette notable blanchie sous le harnais n’a rien d’une débutante. Celle qui fut secrétaire d’État à l’Intégration et à l’Égalité des Chances, aux Personnes âgées puis ministre déléguée à la Cohésion sociale et à la Parité entre 2004 et 2007 fut élevée à la politique au lait de la chiraquie. Une bonne école. On lui doit par exemple l’instauration de la fameuse « journée de solidarité » du lundi de Pentecôte. Proche des Raffarin et des Villepin, elle ne fut pas reconduite en 2007, après la victoire de Nicolas Sarkozy.
Jean-François Copé la nommera trésorière de l’UMP en décembre 2012. Catherine Vautrin fut également au premier rang de la contestation contre le mariage homosexuel, décision qu’elle regrette amèrement… Elle dit aujourd’hui « son plaisir à marier des couples de même sexe ». Désormais, « plus royaliste que le roi », Catherine Vautrin se fait la défenseure de la loi sur l’euthanasie, autrement appelée « aide à mourir dans la dignité » ou encore « suicide assisté ». Cette femme à l’allure très « collet monté » veut prouver qu’elle incarne la post-modernité inhérente au macronisme. Même s’il lui faut pour cela troquer ses convictions… Il faut bien s’arranger dans la vie.
Les perles de la politique
Une grande défenseure du champagne · Il y a un sujet à propos duquel Catherine Vautrin entend ne rien céder à l’ère du temps. Pas question pour elle de renoncer, au nom du soi-disant principe de « santé publique », à faire la promotion du champagne… Rémoise un jour, rémoise toujours ! « Nous véhiculons cette image du rêve, du bonheur, très souvent associée au champagne », indiquait récemment cette bonne-vivante. L’emblématique Lily Bollinger aimait à le dire : « Le champagne ? J’en bois quand je suis heureuse et quand je suis triste. Parfois, j’en bois quand je suis seule. Si j’ai de la compagnie, j’estime que c’est mon devoir. Si je n’ai pas faim, je joue avec, et j’en bois quand je suis affamée. Sinon, je n’y touche jamais, sauf si j’ai soif ». Catherine Vautrin est un peu du même tonneau.