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Derrière les BigBoss, Hervé Bloch. Son idée de départ : mettre en relation, de manière humaine et ludique, prestataires et annonceurs. Dix ans après, pari réussi pour ce réseau toujours pas très formel – mais n’est-ce pas précisément pour cette raison qu’il fonctionne ?

Mon bracelet bleu me désigne comme décideur- décideuse, acheteur- acheteuse de solutions numériques. Son bracelet vert me dit qu’il ou elle est vendeur-vendeuse, et que sa boîte a peut-être, sans doute, développé la solution dont j’ai besoin. Et tous ces gens en blanc sous le soleil d’Opio, près de Nice, ou en après-ski sur la neige de Tignes se rencontrent, le temps d’un week-end, se tutoient, se mesurent, s’apprécient, décrivent leurs demandes, pitchent leurs solutions et leurs offres en sept minutes d’un business dating, en tête à tête sur une petite table, rythmé par le gong : c’est le temps de dire « non, ça ne correspond pas à mon besoin », de se lever sur un « peut-être », de s’écrier « c’est exactement ça, prenons rendez-vous », d’échanger sa carte et le lundi de dealer avec le bon partenaire !

C’est ça, lesBigBoss.

UN LIVRE BILAN POUR
DIX ANS DE DEALS
Il est assez magnifique, cet album édition spéciale, véritable histoire d’une idée géniale, d’une entreprise
à ciel ouvert qui ne produit que des rencontres et du business. Se le procurer d’urgence, surtout si l’on ne fait pas encore partie des BigBoss.

Et le créateur de ce business as it should be, tel qu’il devrait être, le big boss du vrai business par la vraie fête, c’est Hervé Bloch, entre quadra et quinqua, emporté il y a très exactement dix ans dans le tourbillon de ses idées de « ouf », faire du business un Club Med de Gentils Managers !

Faire fructifier une rencontre de sept minutes

En 2013, sur une idée jetée en l’air alors qu’il fêtait sa première année d’une Web TV qu’il avait imaginée, Hervé Bloch a la surprise d’entendre Jacques-Antoine Granjon – Veepee – reprendre au micro cette « idée en l’air » : réunir acheteurs et vendeurs sous la forme d’un événementiel décontracté. Il n’a plus le choix sinon de se lancer. Il organise avec une seule stagiaire, dans la foulée, un week-end de ski où se rencontrent d’emblée quelque 150 offreurs et prospects (un « LinkedIn du réel » selon l’heureuse expression d’une journaliste). Les premiers à y croire auront à l’époque « acheté » leur dating moins de 3 000 euros (lesBigBoss première version touche un pourcentage sur les deals). Dix ans plus tard, ils sont plus de 750 à ne « rater sous aucun prétexte » le format imaginé par Hervé Bloch : « C’est générer du temps de cerveau disponible, selon la formule du premier “boss” de TF1, et créer une fructification de la rencontre », pitche-t-il. Les invariants : se rencontrer au cours d’un week-end, une fois l’hiver, une fois l’été (des dîners se glissent désormais entre les événements), se tutoyer d’emblée, verser un parrainage all inclusive pour les offreurs de solutions, séjourner au Club Méditerranée de l’endroit, un partenariat fidèle pour le GO que rêva d’être le créateur des BB. Même la parenthèse covid aura fructifié sous Vimeet…

Les trois compétences indispensables

Dix ans, c’est l’heure d’un bilan – immortalisé dans un livre-album –, au gré duquel Hervé Bloch a pensé son entreprise façon start-up sans l’être, organisée en factories, où les « gentils membres » salariés investissent dans des management packages qui décuplent leur pourcent de capital initial. Autre évolution exigée par les entreprises participantes elles-mêmes : plus de stations de rêve à l’étranger accessibles par avion, mais des TGV pour Tignes l’hiver et Opio l’été. Pour lesBigBoss, l’heure est à la diversification (engagée dans les RH, le numérique, les technologies de l’information), à la « désincarnation » (Hervé délègue) et à l’internationalisation du concept (en chantier).

APPRENDRE À PITCHER…
Vendre sa solution en 7 minutes ?
Tout le monde n’en a pas le talent
inné. D’où la double « invention »
d’Hervé Bloch : d’abord créer
laBigBoss Academy au printemps
2021 où les vendeurs apprennent à
pitcher, succès à la clé. Mais alors,
pourquoi ne pas lancer Pitch Planet,
véritable école d’accélération et
de stratégie de rayonnement (hiver
2022) ? Au printemps suivant, lBB
rachète Proximum365, agence
événementielle b to b. Pour
chapeauter le tout, lesBigBoss
adopte l’appellation globale de
Business & Co. De l’art de bâtir…

Un bon entrepreneur, selon le patron, doit cumuler trois expertises : l’énergie commerciale, la maîtrise du marketing et du produit, l’administratif et la maîtrise de l’ebitda (il a le droit de n’en posséder que deux sur trois et de trouver le bon associé pour la troisième !). Ce même « vrai » entrepreneur se doit de s’investir dans les réseaux sociaux pour donner et recevoir (et recevoir pour donner). « Donner pour donner, c’est trop dangereux dans le business », sourit celui qui a tout donné pour lesBigBoss.

 

 

OLIVIER MAGNAN ET JEAN-BAPTISTE LEPRINCE

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