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Élue présidente du comité paralympique et sportif français en décembre 2018, Marie-Amélie Le Fur est devenue la figure de proue du sport paralympique. Cette championne, tombée dans l’athlétisme avant tout pour faire plaisir à sa soeur, a multiplié les médailles, dont l’or sur 100 mètres en 2012 lors des Jeux de Londres.

« Ma soeur voulait pratiquer l’athlétisme, mais pas seule […] Alors je me suis inscrite en même temps qu’elle », nous raconte Marie-Amélie Le Fur. Sa passion pour le sport s’aiguise au fur et à mesure que les compétitions s’enchaînent, « la première année on ne faisait que s’entraîner, je ne vibrais pas », se souvient la Lédocarienne. Grâce à des parents qui ne lui ont jamais demandé de choisir entre l’école et le sport, la jeune Marie-Amélie monte en puissance sans perdre de vue son objectif : devenir pompier – elle rejoint d’ailleurs les jeunes sapeurs-pompiers à l’âge de dix ans. « Ce qui me plaît dans ce métier, c’est ce mélange d’empathie, d’imprévisibilité et d’effort physique », précise la future athlète de haut niveau.

En 2004, à la suite d’un accident de scooter alors qu’elle n’a que 15 ans, Marie-Amélie Le Fur subit une amputation de sa jambe gauche sous le genou. « Les médias ont trop tendance à se concentrer sur mon accident au détriment parfois de tout le reste, notamment du rebond », regrette-t-elle. Le sensationnel fait vendre. Alors nous, abordons son rebond et son combat pour la visibilité du parasport.

Se relever par le sport

« Moi mon futur, c’est le sport. » Poursuivre l’athlétisme, y compris à haut niveau, Marie-Amélie sait que c’est possible. Quatre mois seulement après l’accident, l’athlète reprend l’entraînement, « j’ai joué dans un téléfilm la doublure d’une jeune femme qui a vécu à peu de choses près mon histoire […] J’ai eu une prothèse sur-mesure », explique Marie-Amélie Le Fur. Un mélange d’inquiétude et d’excitation, l’athlète refoule la piste. « Être entourée compte énormément pour rebondir, mes parents croyaient en moi, on avait la même ambition et cela fait toute la différence […] Évidemment on découvre aussi ce que veut dire la résilience, j’ai accepté la situation et j’ai de suite regardé vers l’avant », nous confie Marie-Amélie Le Fur.

La suite on la connaît : deux médailles d’argent à Pékin ; l’or sur 100 mètres, l’argent sur 200 et le bronze en longueur à Londres ; ou encore l’or sur 400 mètres en 2016 à Rio. Elle clôture sa carrière sportive à Tokyo : « Je termine ma carrière paralympique comme je l’ai commencée, en mode argenté ! […] Après 15 ans de carrière, 9 médailles internationales, il est temps pour moi de tourner la page pour avancer », écrivait-elle en 2021 sur son compte Instagram.

Son combat pour l’inclusion

Démarre alors un nouveau chapitre, la mise en avant du parasport. « On a constaté un sursaut médiatique lors des Jeux de Tokyo, qui doit être accentué avec Paris 2024, un moment historique pour le mouvement paralympique […] La sémantique doit changer, derrière les athlètes paralympiques on doit avant tout voir des athlètes qui cherchent la performance, pas simplement des personnes handicapées », estime Marie-Amélie Le Fur. Pour l’engagée, les Jeux olympiques et paralympiques 2024 doivent servir de levier pour accélérer une transition plus large au sein de la société : l’employabilité, l’accessibilité, etc.
Développer aussi le parasport en amateur pour construire un réservoir de futurs talents.

Après son rebond, et désormais en parallèle de son combat pour l’inclusion des personnes en situation de handicap, Marie-Amélie est maman de deux petites filles. Une vie à mille à l’heure pour celle qui s’occupait jusqu’à son mandat olympique de la conduite du changement au sein d’EDF. Les vacances, dont elle « rêve tant » ne sont pas pour maintenant. Et, égoïstement, tant mieux pour nous.

l’avis des rebondisseurs français
Le rebond est puissant, l’intensité vécue par Marie-Amélie Le Fur le démontre. Conserver ses ambitions, ne pas rester seule, assumer et
s’adapter pour continuer d’avancer… Le sport inspire de nombreux entrepreneurs. Et au bout du compte, tous sont des champions, à leur échelle et à leur manière.

GEOFFREY WETZEL ET JEAN-BAPTISTE LEPRINCE

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