Conflit au Proche-Orient, la défaite de la nuance

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Geoffrey Wetzel, journaliste-chef de service

Samedi 7 octobre, les brigades Al-Qassam – la branche militaire du Hamas – ont déclenché une attaque d’ampleur inédite sur Israël depuis la bande de Gaza. À l’arrivée, plus de 1 300 morts du côté israélien. En face la riposte ne tarde pas, Israël assiège Gaza depuis une semaine. Plus de 2 200 Palestiniens seraient décédés. A-t-on le droit d’être nuancé sur ce conflit qui sévit au Proche-Orient ?

Nuancer n’est pas relativiser toute la barbarie qui se déroule à des milliers de kilomètres, aussi bien en Israël que dans la bande de Gaza. Nuancer est plus que nécessaire à l’heure d’une « extrémisation » du conflit. Nous ne pouvons pas avoir d’autre but aujourd’hui que de ralentir le cycle de la violence.

Je crois que l’on peut être tout autant horrifié du sort réservé aux civils israéliens par le Hamas que les bombardements incessants menés par Netanyahou dans la bande de Gaza, indifférenciant membres du Hamas et innocents palestiniens.

Je crois que l’on peut condamner sans détour l’attaque du Hamas perpétrée samedi 7 octobre tout en étant sensible à la cause palestinienne. De la même façon que l’on peut partager la douleur que ressent la population israélienne et dénoncer la politique d’extrême-droite des dirigeants d’Israël, Benyamin Netanyahou au premier chef. Idem, l’on peut considérer que le peuple palestinien vit enfermé dans une prison à ciel ouvert, sans évidemment justifier les crimes commis par le Hamas.

Pour sortir de l’engrenage meurtrier, comprenons qu’une vie est une vie. On ne trie pas les êtres humains. Le bon sens s’attend à ce que celles et ceux qui condamnent, très justement, les tueries de masse de tant d’innocents en Israël, dénoncent avec la même fermeté la poudrière qui se tient à Gaza, où des milliers de Palestiniens, notamment des enfants, paient les actions du Hamas. « Le devoir de responsabilité que nous avons vis-à-vis de cette horreur, c’est de se souvenir que le droit à la légitime défense n’est pas un droit à une vengeance indiscriminée, qu’il n’y a pas de responsabilité collective pour un peuple pour les crimes commis par quelques-uns », défend à raison l’homme de droite Dominique de Villepin. « On paye le fait qu’on n’arrive pas à concevoir qu’un homme vaut un homme, qu’un humain vaut un humain, et que la peine, la douleur, d’une famille palestinienne est identique à la peine et à la douleur d’une famille israélienne », renchérit Bertrand Badie, spécialiste des relations internationales et professeur émérite à Sciences Po. Aux adversaires de la nuance, tenter d’expliquer et de comprendre ce qu’il se passe n’est pas justifier.

On ne doit pas penser un conflit aussi complexe simplement à partir de la guerre de communication à laquelle s’attellent les deux camps. Sans compter que les réseaux sociaux, l’ennemi de l’analyse et de la connaissance, accueillent tant d’images sorties de leur contexte, et même parfois complètement fausses.  Les médias ont aussi leur rôle à jouer, la diffusion des massacres ne servent à rien d’autre qu’alimenter un sensationnalisme, encore une fois contraire à une pensée nuancée.

Évitons la catastrophe humanitaire. L’attaque terrible de quelques-uns ne peut pas engendrer la volonté de raser, ou presque, un territoire. Au même titre qu’elle ne peut entraîner l’abandon des populations locales. Sur ce point, le Président de la République Emmanuel Macron sait faire preuve de diplomatie et de discernement – à croire qu’il excelle mieux à l’international qu’au sein de son propre pays : « Nous ne sommes pas en faveur de la suspension de l’aide qui bénéficie directement aux populations palestiniennes […] Nous ne devons pas confondre la lutte contre le terrorisme avec le droit humanitaire le plus élémentaire et le soutien aux populations civiles, le risque étant sinon qu’un soutien populaire aux actions terroristes et aux plus extrêmes ne s’installe dans la région », soutient le chef de l’État français. Une volonté d’éviter aux habitants de Gaza la double peine – pour l’heure les Gazaouis sont désormais soumis à un siège complet, privés d’approvisionnements d’eau, électricité ou nourriture, par l’État hébreu.

Les pertes humaines ne doivent plus s’étendre, le Hezbollah et l’Iran – qui a sans doute aidé le Hamas lors de son opération « Déluge d’al-Aqsa » – pourraient ouvrir un nouveau front au Nord si Israël décide de poursuivre ses bombardements à Gaza. Ce qui impliquerait donc directement les États-Unis dans le conflit – et voilà qui ferait donc le jeu de la Russie, Américains et Européens seront-ils capables de gérer simultanément deux crises d’une si haute intensité ?

1 COMMENTAIRE

  1. La politique d’extrême droite de Netanyahou a engendré un mauvais climat avec des conséquences prévisibles?
    Mais: ISRAEL doit-être rayé de la carte: c’est prévu par ses ennemis de toujours, Les israéliens doivent-ils l’accepter?
    Doivent-ils accepter les massacres dans leur pays ce samedi noir?
    Quel est l’humain qui ne défendrait pas son enfant, les animaux le font bien!
    Et pourquoi une Patrie, un pays ne défendrait-il pas ses enfants ?
    Une question: Les palestiniens ont-ils participer avec le HAMAS à ces monstruosités? Si oui …
    Les israéliens demandent aux palestiniens d’évacuer GAZA pour trouver et détruire les structures militaires du HAMAS, OK pour moi.
    Après, oui après que fait-on du peuple palestinien qui existe? et qui existait avant la création de ce nouvel état?
    Avons-nous fait le bon choix? Relire la bible!

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