Ces comportements de collègues qu’on espère ne plus voir à la rentrée…

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Geoffrey Wetzel, journaliste-chef de service

L’été est là. Pour bon nombre de nos collègues, voilà venu le temps de l’introspection. Sur la plage, à la campagne ou à la montagne, Patrick le bruyant, Richard le blagueur et Hortense l’indécise réussiront-ils à se remettre en question ? On croise les doigts…

Adèle, « je pense sans agir ». Adèle, c’est la rencontre entre de vagues souvenirs de Descartes et l’émergence de Teams. Avec elle, on « brainstorme » matin, midi et soir. Le moindre doute amène à une nouvelle réunion. « Les réunions, c’est bien, ça permet de fixer les objectifs et d’aller tous ensemble dans la même direction », justifie la pro de la visio. Peut-être, mais avec modération. Six réunions par jour, on fixe le cap à franchir sans jamais l’atteindre. Mieux, on avance peut-être tous dans le même sens… mais dans le mur ! Pas plus loin. Consciente de sa réunionite aiguë, Adèle a déjà fixé le thème de son prochain « bilan » : comment réduire le nombre de réunions ? Comme disait sa grand-mère, on soigne le mal par le mal.

Patrick, le bruyant. Non ce n’est pas le nom d’un nouvel empereur. Et pourtant, voilà des années que Patrick de la com’ marque l’open space de son empreinte. Avec lui a démarré l’ère du « trop » : parler trop fort, manger trop fort, se moucher trop fort, respirer trop fort. Le type de collègue qui réfléchit à haute voix. Ou celui qui raconte sa vie dont tout le monde se fiche. Patrick, on sait qu’il est là, et ce dès qu’il met un pied dans l’ascenseur. Quatre ans qu’il a rejoint l’entreprise, quatre ans que le recours au télétravail ne cesse de s’envoler dans la boîte, simple coïncidence ? Ses collègues ont déjà essayé, avec tact, de le temporiser, mais rien n’y fait. « C’est ma personnalité, on ne me changera pas », martèle-t-il. Emmerdeur professionnel, 8 sur 10 sur l’échelle de Richter.

Hortense, fausse indécise – ou réelle opportuniste. On ne sait jamais vraiment ce qu’elle pense. Incapable de prendre une décision, incapable de prendre des risques, incapable d’affirmer sa position. Cette experte en langue de bois, adepte du « en même temps », maîtrise cet art de raconter tout et son contraire – et ce dans un laps de temps record, entre deux réunions d’Adèle. Ici, un joli 9 sur 10 sur l’échelle d’Emmanuel Macron. Son petit numéro dure depuis bientôt cinq ans et ses collègues n’y voient que du feu, Hortense gravit les échelons grâce à son « ton réfléchi et sa capacité à nuancer dans un monde pourtant régi par les discours extrémistes et le diktat de l’instantanéité ». Gare toutefois à ne pas aller trop loin dans la transparence. « Je dis ça je dis rien », qu’elle répète en boucle depuis la semaine dernière pourrait mettre la puce à l’oreille à ses n+1 : finalement, à quoi sert-elle ? Peu importe, Hortense a en tête un plan B : une reconversion dans le management de transition.

Paul, le fainéant. Dans cette société rongée par la tendance « quiet quitting » (démission silencieuse, ndlr), Paul est un pionnier. À l’expérience, ce responsable administratif sait déléguer quand il le faut – d’autant plus vers 17 heures ou à l’approche du week-end. Cet ex-chargé de gestion à la CAF a su transposer dans le privé toutes les méthodes apprises dans le public. « On n’est jamais trop prudent face à un burn out », lance-t-il, régulièrement, à celles et ceux qui l’interrogent sur sa volonté à donner le meilleur de lui-même. « Pourquoi en faire toujours plus dès lors qu’on peut en faire moins ? », Paul en a fait sa maxime, c’est aussi le nom de la formation à laquelle il s’est inscrit grâce à son solde « CPF ». Et sur son temps de travail bien entendu ! Un maestro du moindre effort.

Richard, blagueur incomplet. Faut-il laisser un comptable de 58 ans pratiquer l’humour ? Non ce n’est pas le sujet du bac philo édition 2023, mais bel et bien LE motif de dispute de ces salariés d’une agence de voyage parisienne, à bout de souffle et à court de solutions. La faute à Richard, friand de calembours douteux et de devinettes franchement lourdes. Aux blagues récurrentes succèdent parfois les rires gênés, souvent les malaises profonds. « Il faut vivre avec son temps », a-t-on coutume de rappeler, Richard, lui, est resté bloqué dans le sien, le passé. Il rêvait, un jour, de devenir Coluche ou Desproges. Mais Bigard finalement, ce n’est déjà pas si mal.

Vos collègues se reconnaitront-ils ? Bel été à tous.

Journaliste-Chef de service rédactionnel. Formé en Sorbonne – soit la preuve vivante qu'il ne faut pas « nécessairement » passer par une école de journalisme pour exercer le métier ! Journaliste économique (entreprises, macroéconomie, management, franchise, etc.). Friand de football et politiquement égaré.

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