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37 % des Français sont tentés par le « quiet quitting », une démission silencieuse. Et pourtant, ils n’ont pas forcément une dent contre leur direction !

Le « quiet quitting », un phénomène qui se distingue par le sentiment de faire son travail normalement, mais de refuser de s’investir plus que ce qui est prévu. Une tendance américaine qui se développe de plus en plus dans le monde, et notamment en France. Bref, qui sont ces salariés adeptes du minimum syndical ?

« Travailler plus pour gagner plus », voilà un principe qui semble révolu. Remplacé par une mise à distance des heures supplémentaires. En entreprise, parfois, dominent ce type d’expressions : « je refuse toute tâche qui ne correspond pas à mon poste » ou « je ne réponds pas en dehors de mes heures de travail ». Monde nouveau ?

Une affaire de génération…

Selon une enquête de l’Ifop, les jeunes sont considérés, par 74 % du panel, comme moins travailleurs que leurs aînés. Un constat qu’eux-mêmes partagent puisque 61 % des 18-24 ans et 71 % des 25-64 ans approuvent cette affirmation.

Pour ces jeunes générations le rapport au travail est avant tout d’ordre pécuniaire. Pas moins de 45 % des sondés ne se rendent au travail que pour l’argent qu’ils en retirent. Un chiffre en nette augmentation puisqu’en 1993, ils n’étaient que 33 % à citer le salaire comme source première de motivation. Rien de nouveau dans le principe et pourtant le fait de l’exprimer semble inédit. Une tendance qui prend racine sur les réseaux sociaux, notamment sur Tik Tok – où il n’est pas rare de tomber sur des mises en scène dans lesquelles un salarié oppose les termes de son contrat de travail à des interlocuteurs imaginaires qui l’empiètent.

… mais pas de classe sociale

Les cadres et managers qui se disent satisfaits de leur direction sont plus d’un sur deux à envisager la démission. Bien qu’investis et engagés dans leur entreprise, 58 % d’entre eux se disent « tentés » par le fait de démissionner. Une envie d’ailleurs qui se justifie par des attentes grandissantes en matière de sens, d’éthique et de responsabilité sociétale de l’entreprise.

Bien qu’il ne soit pas question de grande démission des cadres, 40 % déclarent être intéressés par l’entrepreneuriat ou une activité en freelance. Ces démissions ne s’accompagnent donc pas d’un éloignement durable du marché du travail. Le taux d’emploi n’a d’ailleurs jamais été aussi haut en France. Michaël Orand, statisticien souligne : « Huit personnes sur dix ayant démissionné ont retrouvé un emploi six mois après. » Un dynamisme du marché qui se prête à une évolution structurelle des entreprises… et peut-être même au dépassement du taylorisme.

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