Temps de lecture estimé : 1 minute
On imagine pour Didier Désert, diplômé de Sciences-Po et de l’Essec, une route professionnelle toute tracée. Et pourtant… Alors qu’il se définit lui-même comme intuitif, il a occupé le poste de directeur de filiales de grands groupes, pour boucler sa carrière associé d’Ernst and Young.
Une envie de toujours le rattrape : tenir un restaurant. Il aime la cuisine, mais, dit-il, « faire la cuisine à la maison pour des amis ce n’est pas la même chose que de tenir un restaurant… » La cinquantaine passée, le voilà donc reparti à apprendre à l’école de cuisine Ferrandi. Il reprend une institution, l’Ambassade d’Auvergne, qu’il sauvera de la faillite.
Il concède volontiers une chute de revenus consécutive à sa nouvelle vie. « Je gagne six fois moins qu’avant, mais je suis six fois plus heureux. J’ai compris assez vite que je consacrais une grande partie de cet argent à du superflu, comme m’acheter plusieurs costumes par an. Je m’ennuyais sur ma fin de carrière, il était temps pour moi de me mettre aux fourneaux. »
Tantôt en cuisine, tantôt en salle, Didier se promène aussi dans les contrées d’Auvergne pour choisir lui-même des produits qu’il propose à sa table. Amoureux du vin, il s’est attaché à proposer une cave incroyable à ses hôtes. Cet artisan du goût ose des mariages surprenants comme sa fameuse crème brûlée à l’ail noir, à goûter au moins une fois dans sa vie, parole de gourmet un rien gourmand…
Didier a compris que l’argent n’est pas une fin en soi, juste un moyen d’investir dans ses rêves. Tout comme lui, j’ai compris suffisamment tôt que, pour être un entrepreneur accompli et un homme heureux, finir le plus riche du cimetière n’avait aucun sens… Quitte à investir, autant investir sa vie !