Malbouffe et sponsoring sportif : ça fait vraiment bon ménage ?

Malbouffe

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Selon des informations de Daniel Riolo, McDonald’s devrait être la prochaine marque associée à la Ligue 1 pour son naming des prochaines saisons. Un nouveau sponsor issu de la « malbouffe ».

« Ligue 1 Uber Eats », c’était déjà limite. Mais voilà maintenant que l’emblème ultime de la malbouffe – McDonald’s – devrait associer son nom à la ligue élite du football français. La Ligue 1 McDonald’s… Un nouvel exemple qui prouve que tant que l’argent suit, aucune dissonance n’est assez absurde pour les dirigeants du football.

« La LFP a un attrait pour l’argent facile et rapide », tonnait Pierre Maes il y a quelques semaines dans nos colonnes. Et en voilà un nouvel exemple : McDonald’s aurait proposé un contrat de sponsoring de 60 millions d’euros pour trois saisons à la LFP. Une offre que ne peut pas refuser la ligue française. « Vincent Labrune a vu la vierge », ironise d’ailleurs Daniel Riolo à ce propos.

Avec cette nouvelle association, McDonald’s gagnerait encore du terrain après avoir été le sponsor maillot du RC Lens et sponsor officiel du PSG et de l’Olympique Lyonnais. Mais à quel prix ?

Une dissonance qui fait réagir

À peine l’info sortie par Daniel Riolo, voilà la toile qui s’enflamme. « Non, c’est vraiment dommage, comment tu peux appeler ta ligue Ligue 1 McDonald’s », s’étonne le compte X anglais @Leosgoalss.

Une fois la stupeur passée, ce nouveau nom a aussi fait l’objet de nombreuses railleries et a même permis à certains de passer un petit coup de gueule. « Riolo vient d’annoncer que la Ligue 1 UberEats allait devenir la Ligue 1 McDonald’s. Ça a au moins le mérite d’être explicite vis-à-vis de la merde qu’on bouffe chaque week-end depuis quelques années », assène, par exemple, le compte @Giggs_ très suivi sur X. Et de manière générale, tout le monde a pointé du doigt à sa façon le ridicule d’une telle décision.

Des sponsors qui viennent troubler l’image du sport

Ce n’est pourtant pas la première fois qu’une marque de fast-food fait irruption dans le monde footballistique français. La Fédération française de football est d’ailleurs en partenariat avec KFC depuis 2014, et au moins jusqu’en 2028. Pourtant, ce sponsor ne s’était pas fait une très bonne pub en 2022, quand Mbappé rejetait sciemment l’idée de s’associer au colonel Sanders.

Et pour ce qui est des clubs, Nantes s’est longtemps associé à l’enseigne Big Fernand. Le Stade Rennais arbore fièrement la marque Del Arte. Les tenues du Montpellier Hérault Sport Club sont désormais griffées du logo de Big M… Bref, ce sont autant d’associations sur lesquelles certains supporters ont émis des réserves.  Quid de l’image du club ? Est-ce vraiment possible de trouver des points communs entre les valeurs d’une chaîne de restauration rapide et celle d’un club de foot élite ?

Une belle exposition oui, mais souvent contestée

Beaucoup de sponsors se sont d’ailleurs cassé les dents en associant leur image de marque à un événement ou à une ligue sportive. Tout le monde a en mémoire le fameux « débarrassage » de Cristiano Ronaldo en conférence de presse, alors que devant, se tenaient deux bouteilles de Coca-Cola. Une fois mises hors du champ des caméras, l’attaquant portugais lançait un « drink water » (buvez de l’eau) plein de provocation. Le lundi suivant, la séance de Bourse de Coca avait vu son action passer de 56,18 dollars à 55,24 dollars. La capitalisation boursière de la marque était ainsi passée de 242 à 238 milliards de dollars.

Pendant la Coupe du monde 2018, alors que Pasquier, Nutella, Fanta ou encore KFC étaient tous visibles lors de l’événement, l’ONG Foodwatch avait décidé de lancer une pétition pour faire voter une loi de contrôle. Leur objectif vise notamment à protéger les enfants qui sont premières cibles, selon eux, de ces stratégies de sponsoring. Aujourd’hui, la pétition toujours en ligne compte plus de 60 000 signatures.

Plus fou encore, alors que le club de volley de Tours avait annoncé en 2021 un contrat de naming avec McDonald’s pour devenir le « McDonald’s Tours volley-ball », c’est le maire de la ville qui a posé son véto. Il arrive que, parfois, les valeurs du sport triomphent…


Les prolongations…

La nouvelle campagne de Belin • La marque de gâteaux apéritifs signe une nouvelle campagne de pub « Vibrons Ensemble » dans laquelle les trois champions français Antoine Dupont, Clarisse Agbégnénou et Romain Cannone se mutent en « sauveur de l’apéro ». Outre les spots publicitaires, la campagne s’accompagne aussi d’un jeu concours pour rencontrer l’un des trois athlètes.

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