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Parlons sport, pensons business. Kinvent a annoncé la semaine dernière avoir levé 16 millions d’euros en série B. Un record pour une entreprise de la sportech.
Kinvent, c’est l’histoire d’une entreprise qui prêche pour une rééducation documentée par la data. L’objectif ? Voir ses progrès concrètement et donc, en substance, ne pas perdre sa motivation. Son fondateur, Athanase Kollias, est un ancien sportif habitué aux séances de kinésithérapie. C’est là-bas, en observant le manque d’assiduité des patients, que lui vient son idée.
Il crée alors Kinvent en 2017. Sa start-up développe une solution avec huit capteurs connectés pour évaluer et entraîner les trois piliers de la rééducation : force, mouvement et équilibre. Très vite, le concept plaît et fait parler de lui. Athanase en profite alors pour lever des fonds une fois, deux fois et trois fois. Le dernier tour de table en date a rapporté 16 millions d’euros au capital de l’entreprise et bat ainsi le record dans le monde de la sportech. Entretien.
« La kiné est un métier qui a besoin de la data. Notre ambition est d’en devenir le leader mondial », résume Athanase Kollias.
Vous détenez maintenant le record des levées de fonds françaises pour une entreprise de la sportech. Votre secret ?
Kinvent n’est pas forcément spécifique qu’à la sportech, parce qu’en plus d’être dans le sport de haut niveau nous sommes aussi dans la rééducation. C’est donc un mix de sportech et medtech. Et la santé, c’est un domaine assez sexy pour les levées de fonds !
Puis, on a la chance de travailler pour le Top 14, et quelques fédérations de football ou d’athlétisme. Forcément, ça attire plus d’investisseurs. Les fonds d’investissements aiment bien ça.
Vous avez aussi parmi vos investisseurs quelques sportifs de haut niveau, est-ce une cible privilégiée lors de vos tours de table pour récolter des fonds ?
Nous avons Raphaël Varane au capital. Sur notre dernière levée de fonds, nous avons aussi intégré cinq joueurs du club de rugby de Montpellier. C’est une fierté pour toute notre équipe parce qu’avant d’être investisseurs, ils sont avant tout des utilisateurs satisfaits de Kinvent. Raphaël Varane par exemple, se fait tester avec notre solution tous les quatre jours.
Leur confiance se traduit par leur entrée au capital de l’entreprise. Pour autant, ce ne sont pas des cibles prioritaires pour nos levées de fonds. Nous sommes heureux de les compter parmi nos investisseurs parce qu’ils sont avant tout clients et connaissent les bienfaits de notre solution.
Il y a aussi, parmi les nouveaux investisseurs, le fonds Eurazeo. Comment vont-ils vous aider à vous développer, notamment à l’international ?
Chez Kinvent, nous croyons à l’innovation par le mouvement et à une forte internationalisation. Aujourd’hui, 40 % de notre activité est en France. D’ici à quatre ou cinq ans, ce ne sera plus que 10 %. Et pour bien négocier le virage, on veut se faire accompagner par des personnes du métier. La branché santé d’Eurazeo est vraiment faite pour aider les start-up comme la nôtre à se développer et à devenir des leaders mondiaux.
Grâce à leur expertise, nous avons mis en place un business plan sur cinq pour conquérir la kiné connectée. Les 16 millions d’euros levés pourraient d’ailleurs doubler ou tripler selon nos ambitions. S’il faut aller chercher une entreprise qui forme les kinés ou une nouvelle technologie, nous pourrons débloquer des nouveaux fonds grâce à Eurazeo.
Vous travaillez déjà avec les New York Mets de l’autre côté de l’Atlantique. Avoir ce type de grands clients est-il un atout lors d’une levée de fonds ?
Cela apporte un très grand crédit, c’est indiscutable. En revanche, un fonds d’investissement est méfiant de ce type de clients. Souvent, les entreprises se les achètent ou passent des accords pour pouvoir utiliser leurs noms.
C’est pourquoi, chez Kinvent, nous parlons de nos clients que lorsqu’ils ont été vraiment « onboardés » et qu’ils font réellement partie des 14 000 utilisateurs de la solution. Je pense que c’est cette authenticité qui nous aide à bien réussir nos levées.
Ce troisième tour de table était-il plus facile que les deux premiers ?
Chacune des trois levées de fonds étaient différentes. Quand l’entreprise est à ses débuts, vous devez convaincre les investisseurs avec le futur. Puis, plus nous avançons, plus nous vendons le présent. Aujourd’hui, on montre notre chiffre d’affaires, nos process, notre activité. C’est une autre façon de convaincre les investisseurs.
C’est notamment grâce à cela que l’on a pu avoir Eurazeo, qui est un fonds qui privilégie les entreprises déjà structurées. Mais lors de nos premières levées, nous ciblions d’autres investisseurs qui cherchaient d’autres garanties. C’est pourquoi je ne peux pas dire que ce troisième tour de table était plus simple, il était juste différent.
Les prolongations…
Au revoir la Mercedes-Benz Arena, place à l’Uber Arena ! • À Berlin, la salle omnisport où jouent l’Eisbären Berlin (hockey-sur-glace) et l’ALBA Berlin (basket) change de noms ! Oubliez l’ode à Mercedes, qui célébrait le savoir-faire allemand. La salle est désormais appelée Uber Arena. La salle de concert attenante devient aussi la Uber Eats Music Hall et la place qui les relie est désormais baptisée Uber Platz. La société américaine semblait vouloir une certaine exposition sur les lieux !