Temps de lecture estimé : 2 minutes
Le sponsor représente 80 % du budget d’une équipe
Alors que le parcours du Tour de France 2025 vient d’être dévoilé et que l’engouement autour de l’événement est toujours très présent, certaines équipes peinent à survivre. Avec des coûts élevés en matière d’équipements et de logistique, les sponsors sont indispensables aux cyclistes.
Mythique course de cyclisme, le Tour de France s’est fait une place parmi les plus belles compétitions. Mondialement connue, elle apporte à chaque coureur une visibilité importante. Si pour les équipes évoluant parmi les meilleures, l’objectif reste avant tout la victoire et les 500 000 euros de prime, pour les autres, marquer les esprits est essentiel. En effet, depuis les années 1960, le cyclisme est relié de près aux sponsors. Ils prennent d’ailleurs le nom des équipes, Groupama FDJ, Lidl-Trek, UEA Team Emirates ou encore Decathlon AG2R La Mondiale.
Si certains, espèrent un retour aux équipes nationales comme c’est le cas pour les championnats du monde ou pour les JO, les sponsors restent essentiels à la survie des cyclistes. Ils représentent près de 80 % du budget d’une équipe de première division mondiale, leur apport est estimé entre 20 et 50 millions d’euros annuels selon The Conversation. Une dépendance qui pousse de nombreux cyclistes à prendre leur distance avec les partenaires… Mais le modèle économique du cyclisme le permet-il ?
Quel modèle et quels risques ?
Bien que les courses se gagnent seul, un cycliste doit faire partie d’une équipe pour prétendre courir les épreuves les plus intéressantes. Mais les groupes subissent depuis quelques années de lourdes difficultés en termes de financement. Entre les coûts salariaux et les coûts logistiques conséquents qu’impose le cyclisme plusieurs sponsors peinent à suivre le rythme. De plus, les équipes ne bénéficient pas de stade où se produire ainsi les recettes liées à la billetterie sont inexistantes. Il va de même pour les droits télévisuels, qui sont reversés uniquement à l’organisateur. Même si quelques uns essayent de trouver des revenus alternatifs avec du merchandising, les recettes restent marginales.
Du côté des sponsors l’incertitude règne également. Avec des sommes importantes injectées chaque année dans les équipes, les partenaires arrivent à tirer des bénéfices en termes de notoriété. Mais se lancer dans le cyclisme contient une part d’inconnu notamment de par les résultats des coureurs mais aussi des autres partenaires puissants qui imposent un rythme inégalable. « D’un côté on voit donc une inflation des budgets, des salaires de certains coureurs et un modèle économique qui ne réinjecte pas de droit de diffusion », expliquait Cédric Malengreau directeur du secrétariat général et de la communication institutionnelle d’Arkéa, à Ouest-France. Le risque pour une équipe, c’est de voir son collectif disparaître, comme cela a failli être le cas pour Jumbo-Visma, pourtant dans les meilleurs du classement.
L’argent comme moteur
Avec des budgets qui avoisinent les 50 à 60 millions d’euros, les groupes tels que UAE Team Emirates ou Ineos Grenadiers, surplombent les petites équipes. Des financements qui ont un impact colossal sur les résultats et sur le classement final des joueurs. On constate que les équipes avec le plus de ressources sont celles qui finissent en tête à chaque saison. Portées par des sponsors privés et désormais parfois étatiques, la puissance de celles-ci met en exergue les inégalités présentes dans le cyclisme professionnel. Pour pallier cette dépendance, certains imaginent des projets alternatifs à l’image de Pierre-Luc Périchon. Il souhaite lancer une équipe avec plusieurs sponsors minoritaires dont le plus important d’entre eux pourrait représenter seulement 20 % du budget. De quoi insuffler un nouveau modèle économique au cyclisme qui en a bien besoin.