Temps de lecture estimé : 2 minutes
Des coûts astronomiques pour financer son tour du monde à la voile
Mythique course de voile, le Vendée Globe est le rendez-vous incontournable de tous les skippers du monde entier. Pour sa dixième édition qui débutera le 10 novembre prochain, le parcours reste le même avec environ 45 000 kilomètres de trajet autour du globe. Une des compétitions marines les plus difficiles autant pour ses conditions que pour son financement.
Pour cette dixième édition, les skippers mettent les voiles le dimanche 10 novembre aux Sables d’Olonne en Vendée. Au menu, un parcours de 45 000 kilomètres passant par 3 caps mythiques : la Bonne Espérance, Leeuwin et le cap Horn. Avec un retour prévu le 7 mars. Dans cette compétition, s’affronteront de nombreux Français, course vendéenne oblige, mais aussi quelques skippers venus des quatre coins du monde, ils seront 40 au départ. Parmi eux, un Français, Romain Attanasio qui a réussi à dépasser les défis économiques et techniques pour y participer. C’est une histoire qui met en exergue un problème souvent partagé par de nombreux skippers, celui du financement.
À quelques semaines du lancement du Vendée Globe, Romain Attanasio perd son mât au large de Lorient dans le Trophée Azimut. Un problème dont il se serait bien passé pour lequel il doit désormais trouver pas loin de 500 000 euros. Une somme qu’il ne possède pas malgré les aides de ses sponsors. Grâce à son appel lancé sur les réseaux sociaux, un élan de générosité lui a déjà permis de récolter 100 000 euros et un nouveau mât vendu par un autre navigateur. Si la compétition acquiert petit à petit une renommée internationale avec des partenaires solides, ce n’est pas toujours le cas pour les skippers.
Un casse-tête financier
Naviguer a un coût et notamment celui du bateau, un Imoca plus précisément est estimé à environ 6 ou 7 millions d’euros. Un investissement que tout le monde ne peut pas se permettre, alors il faut se tourner vers des partenaires. Mais comment faire ? « Un skipper doit se mettre dans la peau d’un chef d’entreprise, ça commence par là », explique Sébastien Simon pour le magazine Informateur Judiciaire. Et pour cause, il rappelle qu’une course seul au large est financée exclusivement par des entreprises privées. Les skippers ne bénéficient pas de droits à l’image, que ça soit sur les photos ou sur les retransmissions télévisées et ne perçoivent pas non plus de subventions de la part des fédérations sportives. Contrairement à d’autres sports, ils ne possèdent pas de billetteries ni de produits dérivés à la vente. De plus, il faut compter les coûts de fonctionnement du bateau qui s’élèverait jusqu’à 2 millions d’euros par an. Un budget conséquent surtout lorsque qu’on est en solitaire.
Des sponsors qui ne suffisent pas toujours
Si beaucoup de skippers lancent des appels chaque année pour trouver des sponsors, cela ne suffit pas toujours à en trouver ni à avoir assez de fonds pour naviguer. Alors il ne reste plus d’autres solutions que d’emprunter de l’argent. Une contribution personnelle nécessaire pour pouvoir pratiquer son sport de cœur. Mais c’est aussi prendre le risque d’un possible échec. Il va de soi qu’il faut également qu’une banque accepte, mais de ce côté-là, les banques bretonnes ont l’air d’avoir confiance. « Aujourd’hui c’est quand même génial de se dire qu’on est dans un pays où on peut prendre des risques entrepreneuriaux dans ce domaine-là », conclut pour Ouest-France Paul Meilhat, un skipper qui a dû contracter un prêt pour financer sa participation au Vendée Globe. Une dure réalité financière qui empêche certains de réaliser leur rêve : mettre les voiles.