« La ruée vers l’or », Economie 2024

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Depuis 18 ans, j’observe le vocabulaire de l’époque, et depuis 18 ans, dans le secteur de l’économie, les deux tiers des mots ressemblent à une litanie. Ce sont les mêmes mots, hausses ou cris sur le pouvoir d’achat.
C’est un chant lancinant : plus cher, austérité, travailler plus.

Qu’est-ce qui change alors ?
C’est sans doute la montée en puissance des mots et la force de termes qui claquent comme « alerte rouge », dérive des comptes publics, choc fiscal.

À propos du travail, on lit que le boulot est compresseur, que fonder un budget qui commence de rééquilibrer les troubles précédents semble impossible.
Et puis, on parle de finance globale et l’on sent que les interactions des économies mondiales ne peuvent plus être laissées de côté.

Chaque année aussi, les mots de l’économie égrènent des succès.
Les Kretz et leur agence immobilière, histoire relayée par Netflix, deviennent synonymes de résidences pour ultra-riches. Et leur succès semble s’étendre sans jamais rencontrer le moindre obstacle.
De même, BlackRock semble une histoire mythique. On entend aussi parler de Nvidia, l’inconnue qui vaut 3 000 milliards.

Mais ces succès et le triomphe des marques de l’hyper luxe — qui connaissent une croissance sans limites — font remonter des rancœurs, des frustrations.
D’autant qu’il n’y a pas que Netflix et la famille Kretz qui sont mises en scène avec excellence : les réseaux sociaux nous offrent le déploiement de la vie de rêve des hyper riches jour et nuit !

Pendant ce temps, des vocables comme colères sociales, colères rurales illustrent les colères profondes du pays. Les fractures.
Mais qui, dans nos dirigeants, les prend vraiment en compte, ces cris ?
Un agriculteur se suicide tous les deux jours. Quelques mesures furent énoncées en début d’année 2024, mais après une dissolution qui a cassé l’année en deux, où en sommes-nous ?
Peu de solutions semblent être vraiment confirmées. Est-ce de l’indifférence ? De l’inconscience ?

D’une façon générale, dans les centaines de pages que je lis, peu de mots positifs apparaissent.
Et quand l’or s’envole et que l’on découvre le verbe désmicardiser, on sent que l’économie est peuplée de mots opposés ou contrastés.
Comme si les politiques peinaient à relier leurs mots pour nous créer une vision.

De l’insolent paradis fiscal irlandais à des mots comme normes ou contrôles, il n’y a rien qui fasse rêver — même pas le lithium, qui ne crée pas un vent d’enthousiasme.
Face aux paradoxes de l’année 2024, face à la crise du Doliprane, c’est l’or, et l’or seulement, qui rassure et qui crée une ruée.

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