Biden : l’interminable crépuscule d’une idole

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Biden mène une campagne terne et pénible. Sur fond de crises internationales ininterrompues. Le doute plane sur ses capacités.

Enfin une parole raisonnable ? « Si Trump n’était pas candidat, je ne suis pas sûr que je me présenterais », a dit mardi le président américain Joseph Robinette Biden, né le 20 novembre 1942 à Scranton (Pennsylvanie) et candidat au renouvellement de son mandat. Mais le démocrate de 81 ans ajoute immédiatement : « Trump ne se cache même plus. Il nous dit ce qu’il va faire […] Il y va et je dois y aller ». Envisage-t-il l’hypothèse d’un retrait ? Démenti formel : « Non, pas maintenant ! ».

Son propre parti n’a plus confiance

Malgré une santé mentale très chancelante, le locataire de la Maison-Blanche a déjà l’esprit tourné vers les quatre prochaines années. Dans son propre camp, on s’inquiète : comment pourra-t-il tenir le rythme épuisant des campagnes américaines, lesquelles supposent d’enchaîner des meetings en sillonnant le pays à bord de jets privés ? La dernière fois, la pandémie et les confinements lui permirent de mener campagne depuis sa résidence luxueuse du Delaware. Un aubaine pour le vieil homme.

Même si l’ancien vice-président d’Obama est impopulaire jusqu’aux rangs de son propre parti, son statut de sortant lui assure une confortable victoire aux primaires. D’autant que son principal concurrent démocrate, Robert Francis Kennedy Jr., s’élancera finalement en tant qu’indépendant. Il imposera ainsi un match à trois très rare aux États-Unis. Son positionnement résolument antisystème lui permettra sans doute de prendre des voix aussi bien à Biden qu’à Trump.

Newsom, Harris… « Papy Biden » doit écarter les « petits jeunes »

Voilà pourquoi le fringant et propret gouverneur démocrate de Californie, Gavin Newsom, s’active tant sur la scène nationale. Très récemment, le quinquagénaire (âge encore très jeune pour faire de la politique outre-Atlantique) affrontait dans un match cathodique un « espoir » du parti républicain, le gouverneur de Floride Ron DeSantis.

Ce dernier, qui imaginait un temps battre Donald Trump aux primaires, est réduit à mener une campagne aux airs de fin de comète. Le duel des deux coquelets, diffusé sur la conservatrice Fox News, a suscité l’esclandre. On aurait dit deux cow-boys en train de rouler des mécaniques. Newsom, démocrate tout ce qu’il y a de plus classique et convenu, s’impose ainsi en « recours ». On ne sait jamais, si Biden décidait de finalement courber l’échine…

Si Biden se méfie de ce jeune leader venu de la côte Pacifique, il n’a en revanche rien à craindre de sa vice-présidente Kamala Harris. Hier coqueluche des médias, la numéro deux de l’administration a été savamment écartée du pouvoir par Biden, qui a réussi à la « débrancher ». Comme elle n’est pas vraiment gênante, il a décidé de lui renouveler sa confiance : elle sera sa colistière pour 2024. Toutefois, ne la marginalisons pas trop. S’il devait arriver malheur au président, c’est elle et personne d’autre qui s’installerait dans le bureau ovale, en raison de son rang constitutionnel.

Fin de partie en Ukraine ?

Depuis son manoir washingtonien à l’atmosphère de fin de règne, le président octogénaire observe médusé les crises qui secouent le vaste monde. Son fidèle Zelensky semble bien à la peine dans cette Ukraine bien connue des Biden, qui y ont tant d’intérêts… Son fils, Hunter Biden, fut de toutes les magouilles locales lorsque son père était vice-président. Népotisme, quand tu nous tiens ! Aujourd’hui, ce toxico s’apprête à être jugé pour détention illégale d’une arme à feu. Mais quoi qu’il arrive, le Congrès dominé par les républicains refuse pour l’heure de voter de nouveaux crédits militaires pour Kiev.

Le dossier du Proche-Orient n’est guère plus reluisant. Certes, Biden a plutôt bien manœuvré en offrant à Israël un soutien catégorique mais exigeant. Cet élu très expérimenté sait bien que le conflit israélo-palestinien est une véritable boîte de pandore qu’il ne faut approcher que de très loin… Sous peine d’être sanctionné par une opinion américaine avant tout soucieuse de ses problèmes propres.

Ainsi, les avis sur la présidence Biden divergent-ils radicalement. Si François Hollande indiquait récemment qu’il était « le meilleur président américain depuis longtemps », l’analyste financier Robert Kiyosaki, très suivi dans le monde de Wall Street, estimait pour sa part « qu’il était le pire président de l’histoire des États-Unis ». Qui vivra verra.

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