Trump : back to business

Donald Trump veut tenter un retour à la Maison-Blanche

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Toujours aussi surréaliste et ébouriffant, Donald John Trump a annoncé sa candidature à la présidence des États-Unis d’Amérique.

Le milliardaire aux mèches blondes veut croire à l’impossible. Il a sans doute raison, puisqu’il l’a déjà fait. Élu contre toute attente en 2016, le républicain absurde veut opérer un spectaculaire retour à la Maison-Blanche.

« And I’m proud to be an American […] Cause there ain’t no doubt I love this land, God Bless the USA. » La musique, complétement ringarde et pourtant entraînante, annonce l’arrivée de « The Donald ». La foule est en liesse. La fameuse silhouette de Donald Trump, secondé par son épouse Melania, pénètre dans la salle des fêtes de Mar-a-Lago. Quel lieu étrange que cette presqu’île réservée au ghotta, au large de Palm Beach, en Floride. Donald Trump y possède une propriété outrageusement luxueuse.

La pièce où il tient sa conférence, à deux pas de chez lui, est décorée de manière loufoque, un peu à la manière d’un Versailles tape-à-l’œil. Moulures, dorures, opulentes colonnades et miroirs orgueilleux… Tout respire l’imitation, certes grossière, du grand style français. Rien d’étonnant de la part du président américain le plus francophile depuis Richard Nixon.

Au centre, Donald Trump prend place devant une muraille de drapeaux étoilés. Les fans scandent : « USA ! USA ! ». Sur le pupitre, son seul nom, devenu une marque commerciale et politique : « TRUMP ». Presque plus besoin de slogan. Il relance tout de même, très rapidement, son historique mantra ; un peu remanié tout de même : « Make America Great and Glorious Again ». (Rendre à l’Amérique sa grandeur et sa gloire).

Les internautes pouffent : l’équipe Trump va-t-elle commercialiser des casquettes « MAGAGA » ? Le magnat ne ménage pas plus longtemps ses effets… « L’American come-back commence maintenant ! Pour rendre l’Amérique de nouveau grande et glorieuse, j’annonce ce soir ma candidature à la présidence des États-Unis ! ».

Il veut contrer le déclin de l’Amérique

L’ancien président poursuit son argumentaire, la mine grave : « Il y a moins de trois ans, notre nation était au sommet de sa puissance, de sa prospérité et de son prestige, dominant tous ses rivaux, triomphant de tous ses ennemis et avançant vers l’avenir, confiante et forte. Mais maintenant, nous sommes une nation en déclin, un pays en faillite… Les deux dernières années sous Joe Biden ont été une période de peines, de difficultés, d’anxiété et de désespoir. L’inflation est la plus élevée depuis plus de 50 ans, le prix de l’essence a atteint les niveaux les plus élevés de l’histoire. Notre frontière sud n’existe plus et notre pays est envahi par des millions et des millions d’inconnus, dont beaucoup entrent avec de sinistres intentions. »

Trump enfonce le clou : « Les États-Unis ont été embarrassés, humiliés et affaiblis. Le désastre en Afghanistan a été le moment le plus embarrassant de l’histoire de notre pays, et l’Ukraine, qui ne serait jamais arrivé si j’étais votre président ! ».

Plein feu sur Biden

Dans son viseur : Joseph Robinette Biden, l’actuel président, qui triompha de lui lors des dernières élections. « Je vais m’assurer que Joe Biden ne bénéficie pas de quatre années supplémentaires. Notre pays ne pourrait pas supporter cela. Et je ne dis pas ça en riant, je le dis en larmes. Notre pays ne peut pas tout supporter. Ensemble, nous allons nous attaquer aux forces les plus corrompues et aux intérêts les plus retranchés que l’on puisse imaginer. »

Trump, de manière inattendue, sort de la posture du diviseur et propose l’union nationale : « Ce n’est pas une tâche pour un politicien ou un candidat classique. C’est une tâche pour un grand mouvement qui incarne le courage, la confiance et l’esprit du peuple américain… pour des dizaines de millions de personnes fières de travailler ensemble à travers tout le pays et de toutes les couches de la société, jeunes et vieux, noirs et blancs, hispaniques et asiatiques. Vous ne pouvez plus vous taire. »

Sa réponse aux critiques

Évidemment, Donald Trump a aujourd’hui le vent de face. Ses proches, imposés au parti républicain, ont été défaits, pour la plupart, lors des élections de mi-mandat. Bien qu’affaibli par sa santé mentale, Joe Biden est sorti plutôt gagnant de ce scrutin intermédiaire, et peut aborder la présidentielle de 2024 avec le soutien unanime du camp démocrate.

Trump, lui, doit faire face à une bronca dans ses rangs. Le gouverneur de Floride, Ron DeSantis, grand pourfendeur du wokisme, rêve d’incarner l’alternative. Son ancien vice-président, Mike Pence, est aussi sur les rangs…

Trump croit depuis l’enfance à sa petite étoile. Elle lui a fait signe plusieurs fois. Il termine son discours de candidature : « Ce n’est pas une campagne. C’est une quête pour sauver notre pays. J’ai besoin de vos voix… Si notre mouvement triomphe, nous vaincrons les forces de la tyrannie. L’âge d’or est à notre portée, et nous rendrons à l’Amérique sa richesse, sa puissance, sa fierté, sa sécurité, sa gloire, sa grandeur ! » Un air de soul music retentit. Du Al Green. Pour une fois, Melania sourit.

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