Après le quiet quitting, gare aux employés en plein quiet cracking. Ce craquage silencieux peut s'avérer dangereux pour leur santé mentale.
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À peine réveillé, déjà épuisé ? La boule au ventre sur le chemin du bureau ? Une perte flagrante d’enthousiasme et de confiance en son travail ? Autant de signes précurseurs qui doivent interpeller. Et ce désengagement au travail porte bien son nom : le quiet cracking. 

D’après l’étude mondiale de Gallup de juin 2025, seulement 8 % des Français se déclarent pleinement engagés dans leur travail. La France se classe alors au 36e rang, sur un total de 38 pays. Après le quiet quitting, c’est le quiet cracking – craquage silencieux – qui s’installe péniblement dans les entreprises, et qui, en plus, coûte de l’argent : 375 millions d’euros, dus à la perte de productivité en 2024, selon le rapport. 

Gare à l’environnement de travail 

Certains employés se désengagent par choix : ils traînent des pieds, rechignent à envoyer ce mail, et repoussent autant que possible cette réunion… C’est le quiet quitting. À l’inverse, certains collègues subissent un désengagement professionnel beaucoup plus discret et dangereux. Le salarié continue de travailler, mais sa santé en prend un coup. D’après le Dr Ryne Sherman, directeur scientifique chez Hogan Assessments : « Nous assistons à une avalanche de nouvelles expressions pour décrire la productivité et le désengagement : démission silencieuse, licenciement silencieux et, maintenant, craquage silencieux. Mais toutes ces étiquettes renvoient à la même réalité : si nous ne comprenons pas la personnalité, les valeurs et les risques de chaque individu, nous continuerons à réagir aux symptômes sans nous attaquer à la cause première. » Il n’est plus seulement question d’encourager un travail bien fait, mais de superviser un environnement sain pour l’obtenir. 

La cause principale ? L’environnement de travail. Trop de stress, des mauvais résultats, des inquiétudes financières, une mauvaise entente avec les collègues… Et rapidement, la spirale se met en place. L’employé est épuisé, négatif, a envie de fuir, perd confiance en lui et son travail, jusqu’à se sentir confus sur son rôle dans l’entreprise. Mais malgré un mal-être grandissant, il continue à travailler. Certes, il ne sourit plus, n’est plus enthousiaste et ne prend plus aucune initiative, mais il continue de produire et de remplir les objectifs minimums imposés par ses supérieurs. Il devient alors beaucoup plus difficile de voir le mal-être s’installer. 

Chacun a son rôle à jouer 

Un tel désengagement peut conduire tout droit vers le burn out. La santé mentale de l’employé est en péril. Il se sent prisonnier, inquiet pour ses perspectives d’avenir, et la précarité du marché de l’emploi l’empêche d’envisager une reconversion professionnelle. Pour en sortir, c’est à la fois un travail personnel, et un accompagnement qu’il faut envisager. Prendre conscience des difficultés, accepter le problème et faire le tri pour clarifier la situation. Mais surtout : en parler. Si se montrer motivé malgré les difficultés peut être une épreuve supplémentaire, l’employé n’a rien à se reprocher. Car malgré son mal-être, il n’a jamais cessé de travailler ! 

Les managers doivent apprendre à repérer les changements : un employé qui prend moins la parole, ne fait plus de proposition, ne prend plus d’initiative, ne se réjouit plus des victoires… C’est un employé qui va potentiellement mal. Les managers doivent aussi renforcer la sécurité psychologique au sein de l’équipe. En plus de favoriser la productivité de l’entreprise, ce concept va permettre de créer un environnement sain où chacun peut s’exprimer et se sentir à l’aise. Alors si la prévention doit être faite en amont, l’accompagnement est une clé essentielle pour l’avenir du salarié et, à terme, de l’entreprise. 

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