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Imaginez une entreprise dans laquelle aucun employé n’échange d’idées, aucun manager ne propose de feedback, aucune équipe ne lance de brainstorming et tous ont peur de la critique des collègues à la langue bien pendue… Ce mauvais film est une réalité pour certains, et pour le contrer, il faut s’intéresser à la sécurité psychologique.
Si la santé mentale intéresse de plus en plus les entreprises, ça n’a pas toujours été le cas. Amy C. Edmondson, professeur de leadership et de management à la Harvard Business School, développe ce modèle de culture organisationnelle dans The Fearless Organization (2018). Le but : instaurer un climat de sécurité psychologique au travail, c’est-à-dire, une « croyance partagée par les membres d’une équipe que l’équipe est sûre pour la prise de risque interpersonnelle ».
La mise en place d’un cercle vertueux
Pour cela, il faut pouvoir identifier puis éliminer les causes du problème : la nécessité de devoir faire ses preuves auprès de ses collègues, la peur d’être moqué ou critiqué. En bref, toute source de stress, qu’elle provienne de l’équipe ou du travail en lui-même. Alors, préserver la sécurité psychologique de ses employés permet de créer un espace dans lequel chacun est libre de s’exprimer. Et pour y parvenir, les entreprises doivent encourager à poser des questions, partager ses idées et interrogations, encourager à débattre et rester à l’écoute de tous les collaborateurs.
Il faut aussi pouvoir encourager l’erreur, car si l’erreur est humaine, elle est aussi formatrice ! En les partageant sans avoir peur d’être jugé, l’expression « faute avouée à moitié pardonnée » prend tout son sens. L’honnêteté est la clé dans un environnement où l’employé ne craint pas d’être moqué ou réprimé. Et en prime, c’est en faisant part de ses erreurs au plus vite que celles-ci sont repérées et plus rapidement résolues. La transparence et la collaboration créent un cercle vertueux, aussi important pour l’employé que pour l’entreprise.
Des entreprises plus performantes
The Fearless Organization et une étude de Google relatée par The New York Times Magazine expliquent à travers cinq facteurs comment deux entreprises identiques performent de manière différente : des objectifs clairement définis, des collègues fiables, un travail qui a du sens pour soi et pour l’entreprise, l’impact de sa contribution et la sécurité psychologique – celui-là étant le plus important.
Ce concept de sécurité psychologique a pris tout son sens pendant la pandémie covid-19, alors que les maîtres-mots étaient confinement, télétravail, distanciation sociale et incertitude. Selon le Centre des jeunes dirigeants (CJD), « l’attention portée à chacune de ses relations de travail était devenue cruciale à ce moment », et plus encore maintenant alors que le télétravail s’est démocratisé. Comprendre comment maintenir des échanges, continuer à demander de l’aide et à partager ses inquiétudes est primordial, les performances de l’entreprise en dépendent, désormais, complètement.
