Consultant freelance : une option séduisante

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Avez-vous déjà songé à quitter votre emploi pour un autre, plus intéressant et plus stimulant ? Êtes-vous un(e) jeune diplômé(e) à la recherche du poste de vos rêves ? Quelle que soit votre situation, peut-être n’avez-vous jamais pensé à devenir consultant freelance. Eh bien, vous auriez dû ! Nous avons interviewé Philippe, qui nous a aidés à mieux comprendre plusieurs aspects de sa profession. Pourquoi ne pas être consultant pour une grande société ? Faut-il obligatoirement avoir une expérience préalable pour réussir sur ce marché ?

Philippe est un ancien ingénieur en mécanique. Il a débuté sa carrière dans l’industrie de la robinetterie en tant qu’ingénieur en R&D, et s’est vu confier plus en plus de responsabilités en management d’équipe. Il a ensuite été directeur de production dans une usine, puis dans trois, avant de finir par en diriger une. Suite à ces expériences, Philippe a quitté son travail pour devenir consultant industriel freelance.

Troquer la routine pour la diversité et le changement.

Après une longue carrière dans le même secteur, comme beaucoup de ses collègues, Philippe en a eu assez. Il sentait qu’il avait fait le tour de sa profession et qu’il n’avait plus rien à apprendre ou à gagner en restant au même poste. « Il était temps de changer ! » Philippe nous a expliqué, sans cacher sa joie, à quel point il apprécie de changer de mission tous les six mois et d’avoir des tâches différentes à accomplir à chaque fois. Ce genre de diversité est plus intéressante pour notre cerveau qu’un travail routinier et répétitif. Le besoin d’apprendre et de progresser avec chaque mission est très stimulant. C’est un réel soulagement…

Parfois, il est temps de faire entendre sa voix.

Il y a de grandes différences entre les deux fonctions. Après de nombreuses années passées à occuper un poste à responsabilité, on pourrait penser avoir acquis une certaine légitimité et être entendu. En réalité, Philippe nous a confié que ce n’était pas le cas. Après plus de 10 ans, il a senti qu’il était dans une position de défense et non plus dans l’action. Ne pas avoir d’influence et ne pas être écouté peut devenir très frustrant. Il a senti qu’il faisait désormais partie des meubles, rien de plus. À quoi bon avoir autant d’expérience ? Devenir consultant a tout changé: cela lui a permis d’avoir un véritable rôle et d’enfin  faire entendre sa voix.

Pourquoi ne pas devenir consultant pour une société ?

« C’est une question de liberté. »

Selon Philippe, s’il travaillait dans un cabinet de consultants, il n’aurait pas la liberté dont il a besoin, en termes de choix des missions, des entreprises, et d’équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle. Aujourd’hui, il se sent libre. « Si je n’ai pas envie de travailler pendant six mois, je peux me le permettre. » L’aspect financier a également joué un rôle important dans la mesure où il n’y a pas d’intermédiaire entre lui et le client qui prélève un pourcentage de ses revenus.

Y a-t-il quoi que ce soit qui vous manque de votre ancien emploi ?

« Rien. »

Bien que Philippe ait répondu « non » d’un ton sans appel, à la fin de l’entretien, il nous a avoué qu’il y avait bien un aspect qu’il regrette : ne pas pouvoir être présent pour voir la fin d’un projet. En effet, en tant que consultant en management de transition, il implémente des changements puis s’en va. Mais pour ce type de projet, l’impact concret de ces changements n’est visible qu’après plusieurs années. Ce qui pourrait s’avérer frustrant pour certains est perçu par Philippe comme un inconvénient mineur parmi une foule d’immenses avantages.

Une expérience préalable est-elle obligatoire ou seulement fortement conseillée ?

« Être un expert dans votre domaine ne suffit pas. »

Il est important de se demander s’il est possible ou non de débuter comme consultant freelance en partant de zéro… Travailler avec un tel statut demande beaucoup d’adaptabilité, de connaissances et d’autonomie : posséder une expertise et la partager avec des entreprises ne suffit pas. Comment un manager de transition comme Philippe pourrait-il mettre en place des changements sans rien connaître en ressources humaines ou en finance, par exemple ? Il est nécessaire d’avoir des compétences dans tous les domaines.

En général, les managers ou les employés d’une société interagissent avec chaque branche professionnelle, ce qui leur permet de comprendre le travail de chacun. Philippe illustre parfaitement cet aspect. Sans aucune formation initiale en finance ou en ressources humaines, il peut aisément gérer des projets, y compris leur aspect financier, grâce à son expertise antérieure. Ses huit ans passés en tant d’ingénieur responsable d’équipe dans le secteur de la robinetterie lui ont enseigné toutes les bases et les stratégies qu’il utilise à présent.

Son expertise va même plus loin que les seules techniques et connaissances, dans la mesure où il gérait également des projets au niveau international et a développé une grande capacité d’adaptation, ce qui est probablement la compétence clé en consulting. « Je ne serais pas arrivé où j’en suis aujourd’hui si je n’avais pas eu cette précédente expérience : j’étais un expert dans mon domaine, mais il me manquait trop de compétences complémentaires. ».

« Il faut connaître les bonnes personnes. »

Le réseau. C’est certainement le point le plus important à retenir. « Quand vous êtes freelance, il vous faut impérativement un réseau. Vous devez connaître quelqu’un qui connaît quelqu’un qui dira à une tierce personne à quel point vous êtes fiable et efficace. » En effet, travailler à son compte signifie être indépendant, mais avant tout, développer son propre portefeuille clients. La première étape du parcours de consultant freelance consiste à trouver des missions, parce qu’« un consultant est comme un acteur, il ne joue pas quand il n’y a pas de film. » Et pour cela, le réseau est : personne ne peut aller frapper à la porte d’une entreprise et affirmer pouvoir fournir des services de consulting sans jamais avoir travaillé avec elle et avoir ainsi démontré ses capacités à qui que ce soit. Peu importe à quel point une personne est compétente : sans preuve, pas de travail.  Et c’est là que le réseau intervient. L’expérience précédente de Philippe en tant que manager lui a permis de développer un réseau très vaste, ce qui l’a aidé au début, lorsqu’il ne s’était pas encore fait un nom en qualité de consultant.

« L’expérience est votre alliée : il vous en faut en qualité comme en quantité. »

L’autre élément clé est la légitimité. Comme Philippe nous l’a dit, le réseau est essentiel, mais l’expérience peut aussi compenser les connaissances d’une certaine façon. « Face à un client potentiel, j’ai commencé à énumérer mes expériences et j’ai compris à sa réaction que je l’avais convaincu, rien que par leur nombre. » Cela peut changer la donne si vous n’avez pas réussi à développer un réseau, explique Philippe. Cependant, il conseille vivement de ne pas s’appuyer uniquement sur cela.

Que faut-il retenir ?

Comme l’exemple de Philippe l’a démontré, mieux vaut ne pas commencer sa carrière en tant que consultant freelance : cumuler absence d’expérience et absence de réseau conduirait à un échec certain. Toutefois, après quelques années dans le milieu professionnel, se lancer dans sa propre activité en tant que consultant peut offrir une liberté, impossible à atteindre sinon, et être un choix stimulant. Quoi qu’il en soit, il faut être un travailleur acharné et autonome pour se lancer dans une telle aventure : ce n’est pas à la portée de tous !

Laëtitia Lavollée et Benjamin Duribreu
Étudiants Audencia Business School

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