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Par Mathilde de Villeneuve et Léa Lliboutry
Les carrières de consultants font souvent rêver les étudiants. La réalité est-elle à l’image de leur réputation ? Marie Pommier, employée et ex-chasseuse de têtes spécialisée dans les profils de consultants en stratégie, a accepté de jouer au jeu des mythes et réalités du secteur.
Mythe n° 1 : le conseil, c’est pour les hommes !
Faux, il y a autant de femmes que d’hommes… si ce n’est plus… à la base de la pyramide du conseil. Au niveau de responsabilité junior, la parité est atteinte. Toutefois, la tendance s’inverse à partir de la fonction de manager. Au niveau « associé », les femmes ne sont plus que 15 % à Paris. Malheureusement, elles sont en effet plus susceptibles de quitter leurs fonctions de consultantes après avoir eu des enfants pour mieux préserver leur équilibre vie professionnelle-vie privée.
Mais les sociétés de conseil organisent la riposte ! Actuellement, être une femme peut même être « un atout » lors du recrutement. Marie Pommier confirme : « Dans le domaine du conseil, les sociétés sont très exigeantes en matière d’écoles, mais il m’est arrivé de voir des femmes venant de l’EM Lyon ou de l’Edhec en entretien d’embauche, même si leurs qualifications et diplômes ne correspondaient pas à ce qu’attendait la société cliente ».
De plus, les sociétés de conseil les plus prestigieuses prennent des mesures concrètes pour conserver leurs talents, telles que de longs congés maternité et des horaires flexibles pour les jeunes mamans (McKinsey), des crèches d’entreprise (Kea Partners), des formations pour vaincre la timidité lors des réunions (BCG), sans compter les très nombreux réseaux et associations professionnelles de femmes.
Les sociétés de conseil font tout pour placer les femmes aux plus hautes fonctions, surtout chez les grands leaders du marché.
Mythe n° 2 : il vaut toujours mieux choisir la société la plus grande et la plus prestigieuse pour démarrer
« Choisir l’une des trois plus grandes sociétés telles que BCG, McKinsey ou Bain & Company est bien sûr un excellent point de départ », garantit Marie. Ces grandes firmes sont le gage d’une solide expertise et d’un vaste réseau, et permettent d’occuper à peu près n’importe quel poste pour ceux qui envisagent plus tard de quitter le conseil.
Mais pour bien choisir, il faut commencer par répondre à ces questions : voulez-vous un grand nom sur votre CV, même si cela implique de rester anonyme au sein d’une grande société ? Voulez-vous acquérir des compétences spécifiques dans un domaine particulier ? Une excellente méthodologie ? Préférez-vous avoir une relation privilégiée avec votre manager et vos clients ? Ceux en quête d’une méthodologie solide et d’un grand nom se dirigeront naturellement vers une grande société. Mais les personnes souhaitant se spécialiser assez rapidement, et pour lesquelles la relation client/consultant est essentielle, devraient plutôt s’intéresser aux sociétés de conseil plus petites, les « boutiques ».
Mythe n° 3 : l’école compte
Vrai. BCG, McKinsey, Bain & Co, etc. ne prennent en compte que les diplômés des 3 meilleures écoles de commerce et écoles d’ingénieurs françaises : HEC, Edhec, ESCP, Polytechnique, Les Mines et Centrale Paris.
Pour couronner le tout, les sociétés de conseil qui acceptent des personnes de milieux plus variés (c’est-à-dire appartenant aux 10 meilleures écoles, pas moins) fixent les salaires en fonction des écoles ! Injuste ? Bien sûr, comme l’explique Marie, « un étudiant d’HEC n’est pas forcément plus doué que quelqu’un ayant fait l’Edhec », mais les clients de ces grandes sociétés viennent eux-mêmes de ces écoles et se sentent plus en confiance lorsque leurs consultants sont leurs pairs !
Les mythes doivent néanmoins être éprouvés. Si l’école d’origine compte énormément, les femmes n’ont pas dit leur dernier mot dans le secteur du conseil, et le choix d’une grande société leader ou d’un petit cabinet repose avant tout sur les attentes de chacun en matière de relationnel, de spécialisation, ou encore de méthodologie !