Des universités au bord du gouffre

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Les universités sont au bord du gouffre financier, certaines en quasi faillite. Il est facile de les incriminer tant leurs péchés sont mortels. Mais c’est de notre économie et de nos enfants dont il s’agit.
Les universités. Il s’agit de notre avenir en tant que puissance économique et, aussi et surtout, de celui de nos enfants. Or, il faut le signaler : nos universités vont mal, très mal. Un rapport officiel publié le 7 novembre le souligne gravement. Et c’est d’un mal financier dont il s’agit. Dans leur grande majorité, ces universités souffrent de budgets catastrophiques, voire de profonds déficits. La communauté académique, du moins la faible part qui s’intéresse à ces triviales questions (les salaires étant assurés en fin de mois, à quoi bon se soucier d’argent ?), incrimine le bouc émissaire idéal : Bercy et ses coupes sombres dans les budgets. Toujours la faute des autres. Or, les universités sont autonomes – elles l’ont tellement désiré, cette autonomie. Sans en voir la conséquence : il faut gérer sérieusement des budgets. Elles ont réduit cette obligation au plus facile : tailler dans les dépenses, d’abord
celles des vacations des experts extérieurs, qui, dégoutés, démissionnent en masse. La dégradation des enseignements trouve là son origine. Elles pourraient plutôt travailler à accroître les recettes. Allons- y : on fonce dans l’illégalité : on exige des droits d’inscription invraisemblables aux étudiants pour accéder à des Masters spécialisés. Mais où est la non-discrimination sociale revendiquée ? Les universitaires pourraient se bouger. Par exemple, mieux vendre la recherche aux entreprises. Elles n’exigent que 5% de ristourne sur un projet contre 60% aux Etats-Unis, une paille ! Elles ne le font pas. Elles pourraient également se regrouper pour atteindre une taille critique, mieux démarcher les sources de financement. Mais non ! C’est tellement plus important de se disputer entre mandarins. D’où la palinodie du regroupement Paris-Sud (Orsay, Polytechnique et HEC). Dans n’importe quel pays, un tel ensemble aurait vu le jour depuis longtemps, et trusterait la première place du classement de Shanghai. Mais non, les établissements de Paris- Sud s’y trainent au fin fond, éloignant les entreprises bien intentionnées et écoeurant les étudiants les plus brillants. Il faudrait que les universités se spécialisent, se différencient. Horribles mots. Mieux vaut mourir. Et notre économie avec.

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