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La Premier League accuse le club de football anglais de 115 infractions.
Depuis une semaine, une commission indépendante examine une centaine d’infractions financières potentielles commises par le club de Manchester City. Des accusations portées par la Premier League qui dénonce un non-respect du fair-play financier.
C’est ce que la presse anglaise appelle : « Le procès du siècle. » Il s’est ouvert la semaine dernière en Angleterre. D’un côté Manchester City et de l’autre la Premier League. Habitué aux tribunes des stades, le club va désormais devoir s’installer sur le banc des accusés. Depuis une semaine, une commission indépendante de trois personnes dont un expert financier, est chargée d’examiner 115 potentielles infractions financières commises par le club de football anglais. Dans le détail, la Premier League accuse les dirigeants des Citizens de 54 manquements à l’obligation de fournir des informations financières précises de 2009 à 2018.
Mais également 14 manquements à l’obligation de fournir des informations précises sur les paiements des joueurs et des managers, 7 chefs d’accusation pour violation des règles de profit et de durabilité, 5 pour manquement aux règles de l’UEFA et enfin 35 chefs d’accusation pour non-coopération avec les enquêteurs. Le club de Cheikh Mansour avait déjà été sanctionné par l’UEFA en 2014 à hauteur de 20 millions d’euros pour non-respect du fair-play financier, une nouvelle affaire qui les plonge dans une situation plus que complexe.
Des financements flous
De manière plus concrète, de quoi les accuse-t-on ? Le fair-play financier est une règle imposée par l’UEFA qui a pour but d’empêcher les dépenses excessives des clubs tout en regardant qu’ils ne dépensent pas plus que ce qu’ils ne gagnent. Par exemple, Roberto Mancini qui était l’entraineur de Manchester City de 2009 à 2013, devait être payé 1,45 million de livres sterling par saison mais percevait en réalité 1,75 million d’un autre club contrôlé par Cheikh Mansour. Le club se serait également rendu coupable de dissimuler le paiement de certains joueurs comme Yaya Touré ou encore le maquillage de contrat de sponsoring.
Les dirigeants faisaient transiter de l’argent via la compagnie aérienne Etihad, partenaire du club, on parle ici de 177 millions de livres entre 2012 et 2016 qui devaient être payés par la compagnie au titre de droits de sponsoring mais « seulement » 8 millions ont été versés. Le reste de l’argent provenait d’Abu Dhabi United Group, propriétaire du club à 78 %, autrement dit une sorte d’autofinancement. Le club est en réalité soupçonné d’un dopage financier qui s’étalerait sur plus de dix ans.
Quelles conséquences pour Manchester City ?
Le club se défend et explique ne jamais avoir dépassé les limites financières, ni d’avoir commis les infractions qu’on leur reproche. Mais s’il s’avère que la commission les déclare coupable… que risque le club ? La Premier League est composée de 21 actionnaires qui sont les clubs de foot anglais et qui ont un droit de vote sur les décisions. De ce fait, il est peu probable que les autres clubs épargnent Manchester City quand d’autres ne l’ont pas été comme Everton et Nottingham Forest l’an dernier. Parmi les sanctions possibles envers les SkyBlues, le retrait de points en championnat qui pourrait les empêcher de disputer la Ligue des champions ou encore la relégation. La sentence ne sera pas connue avant début janvier 2025, de quoi laisser planer le doute encore quelques mois.