DAZN
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DAZN, le diffuseur spécialisé dans les pay-per-views, a récupéré in extremis les droits de la Ligue 1 McDonald’s pour la saison qui s’entame. Une nouvelle qui n’a pas ravi grand monde. 

Début août, la plate-forme britannique DAZN mettait 400 millions d’euros sur la table pour s’octroyer les droits de la Ligue 1. Une offre que n’a pas pu refuser la LFP tant les discussions autour du prochain diffuseur traînaient en longueur…

Tout avait mal commencé. Il y a un an, en septembre 2023, Canal+ annonçait ne pas participer à l’appel d’offres de la Ligue de football professionnel pour la période 2024-2029. Le divorce entre la Ligue 1 et son diffuseur historique était officiellement consommé. Aujourd’hui, Vincent Chaudel, le directeur de l’Observatoire du sport business, pense d’ailleurs qu’un retour en arrière est difficilement envisageable. « L’ère Canal+ en tant que diffuseur exclusif semble révolue. Ils ont appris à vivre sans avoir beaucoup de matchs de Ligue 1, aucun désormais », affirme-t-il dans une interview accordée à Sud Ouest. 

Labrune contraint d’accepter une offre qui ne plaît à personne

Alors, sans son diffuseur de toujours et avec un BeIN Sports pas plus motivé que cela à l’idée de récupérer tous les lots, la LFP s’est vite retrouvée dans la panade. Et les offres de reprise ne se sont pas bousculées…

À tel point qu’il eut été question, pendant quelques semaines, de faire cavalier seul et de lancer sa propre chaîne 100 % Ligue 1. Un projet d’ultime recours qui ne verra finalement pas le jour grâce à l’offre de dernière minute formulée par DAZN.

Ainsi, avec ses 400 millions, la plate-forme britannique s’offre des droits que la LFP et son directeur, Vincent Labrune, ambitionnaient de vendre plus de 1 milliard d’euros il y a encore quelques années. À noter aussi qu’une première offre avait été formulée en décembre 2023 par DAZN, à hauteur de 500 millions d’euros, à l’époque largement rejetée par la Ligue qui pensait pouvoir obtenir plus.

Mais à l’été dernier : désenchantement. Aucune offre n’a été ajoutée sur la table. DAZN s’est alors retrouvée en position de force. La plate-forme a pu obtenir de nouvelles garanties en plus d’un rabais sur son offre initiale. Elle dispose donc d’une option de retrait au bout de deux ans si elle n’atteint pas 1,5 million d’abonnés d’ici-là.

Un seuil difficile à atteindre d’ailleurs, tant le prix de l’abonnement au mois revient cher pour un particulier. À 30 euros, les fans Français se sont largement insurgés et explorent d’autres options (parfois illégales) pour pouvoir profiter de la Ligue 1 sans débourser une telle somme.

Une stratégie globalement hasardeuse

Sans oublier que ces 400 millions d’euros versés par DAZN seront aussi ponctionnés de 13 % par le CVC, le fonds luxembourgeois qui avait apporté 1,5 milliard d’euros en 2022 à la Ligue. Aujourd’hui, ce CVC n’injecte plus de liquidités mais compte bien recouvrer son investissement. Ce « prêt » court-termiste semble ainsi se retourner largement contre la LFP.

Voilà précisément ce qu’est l’économie du football : on a besoin de sous à court terme alors on vend une partie de nos bijoux de famille – tonnait d’ailleurs Pierre Maes, auteur de La ruine du football français, dans nos colonnes en 2023. 

Et avec tout cela, ce sont les clubs qui sont les premiers à pâtir de ce manque de vision globale de la Ligue. Oui, car l’argent versé par le diffuseur leur est, traditionnellement, ensuite redistribué afin de leur permettre de se renforcer et devenir plus compétitifs. Seulement, avec les 400 millions d’euros de DAZN, la part du gâteau est maigre et les budgets transferts s’amenuisent. Vincent Chaudel, de l’Observatoire du sport business pense d’ailleurs que « le niveau de la Ligue 1 ne s’est pas amélioré » cet été. Mais avec un football français peu compétitif, l’intérêt se fera de plus en plus rare et les prochaines ventes de droits pourraient être encore plus difficiles à mener pour la LFP.

Seule solution envisagée pour sortir de ce cercle vicieux ? L’arrivée potentielle de Cyril Linette, ancien directeur des sports de Canal+. Lui, pourrait apaiser les tensions qui opposent la Ligue à son ancienne chaîne et ainsi retrouver un équilibre perdu depuis 2018.

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