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Parlons sport, pensons business. L’application qui rémunère vos pas, WeWard, s’exporte au Japon. Le neuvième pays parcouru depuis 2019.
On ne présente plus WeWard, cette application qui offre une rétribution en fonction du nombre de pas que l’on fait chaque jour. Si elle a incité des milliers de Français à bouger un peu plus, elle s’insuffle aussi cette dynamique à elle-même. Tout feu, tout flamme, WeWard part à la conquête des marchés internationaux et vient de découvrir un nouveau continent à fort potentiel : l’Asie !
S’installer en Europe, WeWard sait faire. Mais cette nouvelle aventure asiatique est de loin beaucoup plus technique. En terre nipponne, la start-up s’est heurtée à beaucoup d’os avant d’entrevoir le succès. « D’habitude, pour le lancement dans un autre pays, on traduit l’application et la gère depuis l’Europe. Pour le Japon, nous avons dû faire appel à un cabinet franco-japonais qui aide les entreprises à s’implanter. Ils nous ont aidés pour la traduction, le produit et la valeur de rétribution », explique Tanguy de la Villegeorges, cofondateur de WeWard.
Un process qui change du tout au tout, mais qui sert une ambition plus générale : « Notre objectif de scale c’est vraiment de s’exporter à l’international. » Et cette prise de risque paye ! Les Japonais semblent déjà raffoler de WeWard : « Ils (les utilisateurs japonais, ndlr) arrivent en tête du classement des différents pays avec 10 034 pas par jour en moyenne, devant l’Espagne et la Grande-Bretagne », lit-on dans un communiqué de presse de l’entreprise.
Une implantation méticuleuse et qui s’appuie sur ce qui « marche » déjà
« Le Japon est un pays où les gens marchent énormément et où la population adore les nouvelles technologies », pointe Tanguy de la Villegeorges. Voilà les deux critères les plus importants pour une implantation de l’application.
Mais il existe des dizaines – voire centaines – d’autres paramètres à prendre en compte. « Nous regardons aussi si le pays est facilement monétisable avec des partenariats, ce qui est notre modèle économique. Et puis il faut aussi voir les taux de change. Par exemple au Japon, le yen est bien plus faible que l’euro, on a donc dû changer notre système de rétribution, bien que la valeur des lots reste la même intrinsèquement », rappelle notre entrepreneur avant de poursuivre : « Il faut bien comprendre ce qu’il se passe dans le pays pour s’adapter et avoir l’offre qui correspond ».
« Notre mission, c’est d’avoir la marche au quotidien pour nos utilisateurs partout dans le monde, et notamment au Japon », Tanguy de la Villegeorges, cofondateur de WeWard
Côté communication, WeWard a su doser. « La création de publicité là-bas est très codifiée et demande un savoir-faire très particulier. On en a fait un petit peu. Le minimum, je dirais. C’est surtout avec le parrainage que ça a pris beaucoup d’ampleur », se réjouit Tanguy de la Villegeorges. Au lieu de se lancer dans une campagne de com’, son équipe a su reconnaître ses limites et s’appuyer sur un système qui fonctionnait déjà pour réussir son implantation.
Le Japon, et après ?
Ce nouveau succès au Japon suscite l’excitation dans les couloirs de la start-up. D’ailleurs, les fondateurs fourmillent d’idées pour l’avenir : « Il y a beaucoup de travail, mais l’idée pour les Jeux olympiques et paralympiques, ce serait de mettre en place une compétition entre les différents pays sur WeWard en parallèle de l’événement », vise Tanguy de la Villegeorges.
Et si le projet est difficile à mettre en place, il dénote toutefois l’ambition débordante de WeWard. « Dans un premier temps, nous devrions ouvrir au Canada et en Australie, les pays anglophones qui ne nécessitent pas de traduction de l’application ni de modifications du produit », précise l’entrepreneur.
Les continents où les gens marchent le plus demeurent aussi de véritables objectifs. Tanguy de la Villegeorges concède d’ailleurs bien volontiers que l’Afrique a un fort potentiel pour sa solution. Les récentes implantation réussies au Japon et aux États-Unis ouvrent le champ des possibles et permettent l’espoir.
En attendant de voir ses projets se concrétiser, WeWard continue sa gigantesque randonnée à travers le monde. Elle compte bien distribuer ses vertus à tous les pays qui voudront bien l’adopter. En quelques chiffres, cette pépite française c’est 20 millions d’utilisateurs, environ 18 millions de dollars redistribués à ses marcheurs en 2023 et près de 60 projets humanitaires aidés grâce au système de don.
Les prolongations
« Trouve ta place » • Coca-Cola vient de lancer une campagne pour offrir 8 000 places lors des Jeux olympiques et paralympiques de 2024. Et il faudra sortir de chez soi pour tenter d’en profiter ! Dans une quarantaine de villes françaises, des sièges aux couleurs de la marque seront installés à des endroits clés. Ornés d’un QR code, ces fauteuils rouges donneront ainsi une chance de gagner un billet pour la compétition olympique de cet été.