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L’autocensure est un mal discret, presque tabou dans le monde du travail. S’autocensurer c’est se taire en réunion, faire le dos rond. Refuser de candidater à un emploi parce que « c’est perdu d’avance ». Parfois, cela va plus loin : d’après un sondage de l’institut CSA Research pour Sanofi et la Fondation Mozaïk paru il y a quelques jours, 66 % des 18-24 ans cachent leurs singularités dans leur candidature. Et voilà comment, habiter en Seine- Saint-Denis devient « résider en Île-de-France ». Ou maitriser l’arabe n’est même pas mentionné dans le CV…
Trop souvent, ce phénomène serait le fait d’individus qui manquent de confiance en eux. Les femmes notamment y seraient particulièrement enclines. A elles, ensuite, de se débrouiller pour régler leur syndrome de l’imposteur… Trop facile ! L’autocensure est avant tout le produit d’un contexte stigmatisant. Il reflète une culture de la discrimination et des pratiques de recrutement basées sur des biais et des stéréotypes. Injecter de la diversité sociale, culturelle ou territoriale en modifiant ses pratiques RH est le meilleur moyen de lutter contre l’autocensure. Tout comme favoriser un management inclusif permet d’entretenir un climat propice au bien-être et donc à la performance.
Rappelons-le : un salarié qui n’ose pas de peur « de ne pas être conforme », c’est peut-être une promesse d’innovation qui s’envole ; un jeune qui n’ose pas postuler à un emploi, c’est peut-être un talent qui s’évapore. L’autocensure rétrécit les horizons : des individus mais aussi des entreprises !