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L’événement
C’est bien sûr l’appel des Restos du cœur à être soutenus pour passer un moment financier difficile. Il y a nécessité à aider cette initiative de la bienveillance et de la solidarité, à l’initiative de Coluche, sans oublier d’autres causes. Évidemment, s’impose la polémique incroyable du don de Bernard Arnault, le patron de LVMH. De quoi rappeler que des gens d’extrême gauche restent fidèles aux boucs émissaires, aux règlements de compte odieux. Aussi et surtout, l’incident évoque le rapport compliqué des Français, pour des raisons historiques et culturelles, à l’argent. On l’apprécie pour soi mais on le suspecte pour les autres. Argent omniprésent, tabou, ostentatoire, exhibé, caché, rêvé… Argent qu’il vaut mieux ne pas afficher, son salaire, ses revenus, sa réussite… Redisons le plus stupéfiant : les fortunes suscitées dans le sport, la musique, le cinéma, sont épargnées. Mais celles des entrepreneurs qui créent de la richesse et des emplois ne le sont pas. Je dis bravo à Bernard Arnault quand il s’engage à titre personnel pour de nobles causes.
Le personnage
Je pense à Nicolas Sarkozy, pas seulement parce qu’il est mon ami, aussi parce que ressort le fameux dossier libyen du financement de sa campagne présidentielle de 2007 dont le renvoi devant le tribunal correctionnel se tiendra entre le 6 janvier et le 10 avril 2025. Je lis les attendus du renvoi et j’y découvre des invraisemblances : « Il n’existe pas d’évidence dans les dossiers financiers », concluent les deux magistrates du renvoi. Pas d’évidence, alors que c’est justement dans ce domaine financier que les évidences s’imposent ! Dès lors, libre aux magistrates de se contenter d’affirmer qu’il existe un « ensemble d’indices graves et concordants ». Un «ensemble» constitué par les témoignages convergents d’anciens dignitaires libyens aux pedigrees éloquents : le fils de Kadhafi, Saïf Al-Islam, Ziad Takieddine, en fuite au Liban, et le troisième, le «pompon», l’ancien chef des services secrets libyens, condamné par contumace en France à la prison à perpétuité pour l’attentat contre le DC 10 d’UTA !
Je ne suis pas inquiet pour Nicolas Sarkozy, il possède assez d’énergie, il sait se défendre. En revanche, ce procès marque une dérive, une prise de pouvoir par les juges dans la logique du «mur des cons », contre les patrons et les personnalités politiques de droite. Pourtant, il n’existe pas l’ombre d’une preuve d’un financement libyen de financement de la campagne de Nicolas Sarkozy. Au nom de l’argument « il ne pouvait pas ne pas être au courant », celui de la nomination d’un juge à Monaco contre des informations sur l’affaire Bettencourt, après des années d’écoutes, de procédures, un parquet financier qui s’espionne lui-même, on veut le condamner car « il en avait l’intention ». Si la justice met en cause quiconque au nom de ce moyen brandi contre Sarkozy, nous assistons à une dérive à laquelle il va bien falloir s’attaquer un jour ou l’autre.
Deux livres
D’abord le dernier livre du philosophe Charles Pépin, Vivre avec son passé, éditions Allary. Remarquable, frais et lumineux. Ce partenaire du Printemps de l’Optimisme explique que notre mémoire ne se comporte pas seulement comme un stock de données. Les neurosciences nous apprennent que la mémoire est dynamique, mouvante, qu’elle est une espèce de pâte à modeler et à modeler encore. On n’est pas prisonnier de son passé, Nous disposons d’un rapport ouvert avec notre héritage. Notre bonheur dépend de notre capacité à bien vivre avec notre passé. Je le redis, un livre absolument lumineux.
Puis j’ai passé Un été avec Jankélévitch. Je le connaissais peu, la philosophe Cynthia Fleury nous le fait découvrir, d’abord grâce aux émissions diffusées sur France Inter en 2002, puis par cette compilation de ses émissions parue chez Équateurs parallèles. Cynthia Fleury a étudié comme personne la pensée de Jankélévitch disparu en 1985, un homme, parmi les philosophes, qui a tardé à connaître une certaine mode. On le connaît mal. Je ne peux commenter ce livre par le détail tellement sa matière est riche. Je retiens une pensée : «Ne manquez pas votre unique matinée de printemps.» L’idée que cette matinée est là, à disposition, mais qu’elle ne reviendra plus, qu’elle aura été unique en son genre. On dépasse les habituelles sagesses du style «profitez de l’instant», carpe diem, etc. Il s’agit plutôt d’une pensée à la André Comte-Sponville, considéré comme philosophe du «présentéisme» même s’il s’en est défendu. «Il s’agit d’agir et d’aimer un peu plus.»
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