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L’ÉVÉNEMENT
Une étude miroir réalisée auprès de 2 562 Français et 50 dirigeants d’entreprise pour PwC par OpinionWay sur l’optimisme dévoile que 74 % des Français et Françaises se déclarent optimistes au quotidien. Parmi les raisons qui arrivent largement en tête, figurent le maintien d’une bonne santé mentale et celui de la motivation dans ses projets. Les dirigeants, même si le quota d’interrogés est faible, se montrent encore plus optimistes à 94 %. Deux principales raisons, disent-ils : c’est important dans la vie professionnelle et c’est un état d’esprit pour leur entreprise. Qu’est-ce qui rend les Français si optimistes dans cette étude ? D’abord, largement, eux-mêmes, ensuite les chercheurs au sens large, dans tous les domaines. Les craintes ? Le changement climatique, les tensions internationales, l’instabilité économique et financière, puis la gestion des flux migratoires. Face à ces craintes, ils mentionnent de très grandes opportunités : sur les nouvelles organisations du travail, sur la transition écologique et énergétique et sur l’accélération technologique. Enfin 53 % des sondés se préparent à cinq années difficiles, quand 76 % s’autorisent à rester optimistes sur ces mêmes années. Conclusion : nous voilà face à une vision très lucide, un encouragement de plus à promouvoir l’optimisme, mais en même temps un défi qui perdure. Si l’optimisme personnel des Français reste très majoritaire, les enquêtes continuent à entretenir ce paradoxe très hexagonal du bonheur personnel allié au pessimisme collectif. Nous n’en avons pas fini avec cet objectif qui consisterait à faire de la somme de nos bonheurs individuels une grande force collective, nécessaire au moral de la Nation.
LES BELLES CONSCIENCES ANNONCÉES EN TITRE…
Il m’a semblé que c’était le moment de rendre hommage à de très belles consciences. Peut-être y compris à des consciences que nous trouvons largement ou totalement pessimistes. Je pense à Edgar Morin qui se disait optipessimiste, mais qui, dans la dernière partie de sa vie actuelle, ne professe pas énormément d’optimisme. Je pense à Alain Finkielkraut qui vient de publier un livre dont je reparlerai et d’où j’extrais déjà une citation comme « la beauté nous quitte et avec elle la culture, la littérature, la langue elle même ». On peut admirer cet immense intellectuel en pensant que la nostalgie de l’âge d’or se montre chez lui un peu excessive. Je pense à Michel Serre qu’il faut lire et relire dans un genre plus optimiste, proche de nos engagements. Enfin le pompon d’une belle conscience mais que j’ai moins appréciée se nomme Stéphane Hessel, l’auteur d’Indignez-vous ! (34 millions d’exemplaires vendus en 34 langues). Le personnage est admirable, mais sa prose éminemment discutable, un peu parce qu’il proposait de revenir au Conseil national de la Résistance – toujours le « c’était mieux avant » –, beaucoup parce qu’il était complaisant à l’égard du terrorisme. Nous pensons du côté des optimistes depuis longtemps que l’indignation et la compassion, ça ne suffit pas. Ce qui compte, c’est l’engagement et l’action. « L’homme est ce qu’il fait », disait André Malraux.