L’IA, scénarios pour le pire ou le meilleur avenir…

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Nous n’y échappons pas, l’IA enthousiasme ou terrifie, et les philosophes « naturellement intelligents » se jettent sur l’intelligence artificielle. À commencer par Luc Ferry qui vient de publier aux Éditions de l’Observatoire son essai intitulé IA, grand remplacement ou complémentarité.

Il réactualise le débat passionnant sur l’IA que nous avons déjà abordé ici. Luc Ferry se montre prudent dans la mesure où il évoque les interrogations et les risques. Mais au fond, on voit bien qu’il considère la progression de l’IA comme inéluctable.

Je résume : l’IA, on ne l’a pas vu venir et elle est déjà partout. Les gains de productivité se révéleront considérables, l’humain ne sera plus au cœur de l’entreprise, ce sera l’IA, sinon l’entreprise mourra.

Je cite Luc Ferry : « On intègre GPT5 à des robots, et vous aurez des laveurs de carreaux qui seront polytechniciens, biologistes, agrégés d’histoire ou de maths. »

Pour lui, nous allons vers la fin du travail, le « grand remplacement ». Tous les domaines réservés jusqu’alors à l’humain seront bouleversés. Pour lui, ceux et celles qui maîtriseront l’IA domineront le monde. Nous n’aurions donc pas le choix, obligés de traiter, toujours selon lui, la complémentarité IA-humains, en notant que sous sa plume l’IA est citée en premier. J’en déduis que, dans son esprit, c’est donc à l’humain de s’adapter !

Ferry va loin, mais c’est Laurent Alexandre, l’autre philosophe, qui met les pieds dans le plat. Pour lui, non seulement la plupart des salariés vont disparaître à court terme, remplacés par des agents numériques, mais même les cadres, les ingénieurs, les enseignants, les médias, les avocats et la plupart des personnes dont l’activité repose sur des facultés intellectuelles pour exercer leur profession vont être remplacés par des machines plus rapides, plus agiles, plus savantes…

Laurent Alexandre appelle dès lors tout le monde à n’entreprendre que des études courtes et à créer des entreprises. Il invite même les cadres à démissionner des grandes entreprises pour devenir entrepreneurs sous trois conditions, beaucoup plus importantes que les diplômes : une solide culture générale, une forte adaptabilité et la volonté de faire.

Il est vrai qu’Accenture brade déjà les profils non compatibles avec l’IA et Laurent Alexandre va encore plus loin : il promet la fin de la mort, un monde de post-humain où nous deviendrions une sorte d’entité numérique capable de défier le temps.

L’optimisme d’un vieux sage

Pour conclure de manière positive, je veux me référer à un débat passionnant que j’ai eu avec feu Edgar Faure, un visionnaire, il y a plus de trente ans, bien avant l’IA.

Pour lui, plus les technologies se développeraient, moins nous aurions besoin de notre mémoire stockée, plus nous libérerions des capacités d’analyse et de réflexion. À ses yeux, le franchissement des seuils de haute technologie devrait multiplier les capacités du cerveau à recevoir et transmettre des informations.

L’évolution est cérébro-sémiologique. En portant sur les concepts et les signes grâce à une série de mutations biologiques, l’homme s’adapte, toujours selon Edgar Faure, à l’époque, avec une nouvelle méninge. Ce serait assurément une bonne nouvelle…

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