Une histoire d’imagerie, par ETHIC

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Il est difficile de conserver en France la fabrication de produits dans un secteur industriel précis. Les hommes politiques s’attachent avec constance à nous infliger des surcoûts liés aux impôts de production et aux charges sociales. C’est comme cela qu’en quelques décennies l’industrie française de l’imagerie médicale française, qui pour des raisons culturelles, éducationnelles et techniques était un leader mondial, a été amenée à disparaître.

Appelé il y 11 ans au secours de la dernière seule PME française du secteur, proche de la liquidation étant donné les pertes conséquentes générées année après année, nous avons dans un premier temps essayé de réduire les coûts par tous les moyens. Malgré tous nos efforts, impossible de devenir profitable. La Banque de France de Montpellier se contentait de nous suggérer comment améliorer notre « note Banque de France », déterminante pour bénéficier de crédits bancaires. De notre côté, nous avons choisi de développer des produits vraiment performants, dotés d’avantages techniques : un vrai challenge dans un secteur où le prix est le critère majeur de décision pour le client. Cette politique risquée, selon les critères de la plupart des organismes étatiques français, a finalement payé. Nous sommes considérés aujourd’hui comme le partenaire majeur des grands acteurs de l’imagerie médicale alors qu’auparavant ils nous ignoraient totalement.

Nous poursuivons notre croissance et vendons désormais nos produits dans environ 140 pays. Nous pourrions participer désormais à la création d’une « medtech française internationale » pour assurer le développement des nombreuses start-up françaises qui se créent grâce à l’apparition de chaque nouvelle technologie. Elles n’ont pratiquement aucune chance de réussir faute d’une masse critique indispensable à l’échelle internationale. Proposition illusoire en France où nous devons faire face à l’opposition des multinationales françaises qui, avouons-le, constituent une sorte de caste arrogante. La PME est méprisée par les grands groupes comme l’entreprise est souvent méprisée par l’État. L’économie française est moins importante pour ces grands acteurs économiques que leur propre gloire. Heureusement que nos collaborateurs sont extrêmement compétents et dévoués.

« Ceux qui savent faire, produisent et ceux qui ne savent pas faire, enseignent », disait Bernard Shaw… Peut-être pourrait-on prolonger cette boutade en ajoutant que « … et ceux qui ne savent pas faire, dirigent » !

Jean-Paul Ansel
DMS Group

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