Qiara, dépoussiérer le marché de la sécurité domestique

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Alexis Bidinot

Qui ? Qiara
Quoi ? Un système d’alarme nouvelle génération

Alexis Bidinot, ancien dirigeant d’Iliad, lance Qiara en 2020. Son objectif ? casser le monopole qui existe dans le secteur de la télésurveillance, et ce avec l’appui du serial entrepreneur Xavier Niel.

« Bousculer une industrie dormante et créer un champion européen de la tech ». D’emblée, Alexis Bidinot, 36 ans, affiche ses ambitions, alors qu’il nous reçoit dans ses locaux du Ier arrondissement de la capitale. C’est l’un des visages de la révolution Free. Propulsé à 29 ans au poste de directeur général adjoint du groupe Iliad, ce passionné de tech a grandement contribué au succès de la freebox delta. Précoce, il le fut déjà lorsqu’il monte à 17 ans sa première entreprise de création de sites Internet, ou à 20 ans avec Actradis.fr – leader de l’échange de documents b to b. Après un passage par Atos puis Free, Alexis Bidinot décide de revenir à ce qu’il sait faire de mieux : entreprendre. La marque Qiara, créée au sein de l’entité Home Labs, naît fin 2020. S’ensuivent trois années consacrées à la recherche et développement (R&D).

Rompre avec un monopole

Qiara, c’est un système d’alarme et de télésurveillance. Un système d’alarme connecté. Sur le marché de la sécurité domestique, deux grands acteurs se taillent la part du lion : Homiris et Verisure. Deux mastodontes qui profitent d’un marché porteur et pérenne, alors avec Qiara Alexis Bidinot entend bien « rompre avec un monopole qui, par définition, a longtemps œuvré au détriment des consommateurs ». Rendre accessible à tous l’alarme connectée, voilà le pari de Qiara. « Comptez 14,99 euros pour notre offre appartement avec engagement d’un an et 18,99 euros pour l’offre maison, une option sans engagement existe aussi mais 20 à 25 % plus chère […] Là où les grands acteurs déjà présents sur le marché proposent des prix autour de 50 ou 60 euros par mois, avec des marges de 70 % », précise Alexis Bidinot.

Concrètement, Qiara propose un kit composé d’une caméra connectée dotée d’un obturateur physique et de capteurs (température, qualité de l’air), d’un détecteur d’ouverture de porte ou de fenêtre, d’un clavier et d’une sirène. La marque promet une installation en quelques minutes, par le client lui-même.

« Qiara c’est l’ADN Free »

Derrière Qiara, Alexis Bidinot évidemment, mais aussi Xavier Niel. Les deux hommes, qui se sont connus chez Free, ont avec l’alarme connectée flairé un business où l’innovation a cruellement manqué durant de bien trop longues années. Fin avril, Qiara levait 14 millions d’euros auprès de l’homme d’affaires et d’Iliad. Ce qui représente à ce jour la première et seule levée de fonds de l’alarme connectée. « Ce que l’on a fait avec Free dans les télécoms, on compte le reproduire au sein de la sécurité domestique », ambitionne Alexis Bidinot. En ligne de mire : équiper 1 million de foyers d’ici à 5 ans en Europe.

De hautes ambitions atteignables uniquement si Qiara parvient à rassurer les consommateurs. Notamment sur le respect de la vie privée. « De nos retours terrain, on tire un enseignement majeur : les gens n’ont pas envie d’être vus ni entendus chez eux, c’est leur principale crainte avec ce système d’alarme connecté […] C’est pourquoi nous avons mis en place un obturateur qui se ferme automatiquement lorsque le client est chez lui, bloquant ainsi le son et la vidéo », précise la tech pensante de Qiara – une trentaine de collaborateurs travaillent aujourd’hui pour la marque et l’ensemble des produits, ou presque, sont fabriqués en interne ce qui permet aux consommateurs de bénéficier de mises à jour du logiciel sans avoir à racheter une nouvelle évolution du produit. Une usine à Laval (Mayenne) se charge de la confection de tous les produits du kit Qiara, « on mise beaucoup sur le made in France, gage de qualité », insiste l’entrepreneur passé notamment par l’Essec et Centrale. Hormis l’optique de la caméra, importée de Taïwan car aujourd’hui encore impossible à produire sur le sol français. Voilà un nouvel acteur de la télésurveillance dont se seraient bien passés Homiris et Verisure, désormais condamnés à l’innovation et au travail d’une offre plus compétitive… Tant mieux pour les consommateurs !

 

Journaliste-Chef de service rédactionnel. Formé en Sorbonne – soit la preuve vivante qu'il ne faut pas « nécessairement » passer par une école de journalisme pour exercer le métier ! Journaliste économique (entreprises, macroéconomie, management, franchise, etc.). Friand de football et politiquement égaré.

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