Temps de lecture estimé : 2 minutes
Qui ? ShoptaPlace
Quoi ? Un « Too Good To Go » de la culture, qui propose des prix préférentiels en dernière minute, notamment pour la jeunesse.
Les amateurs de théâtre et de spectacle vivant le savent bien. Il est rare désormais d’entrer dans des salles combles et – peut-être plus inquiétant encore – de constater une moyenne d’âge du public inférieure à 60 ans. Les usages sont tels qu’aujourd’hui les jeunes préfèrent – le plus souvent, ne généralisons pas – les plates-formes et délaissent les sorties à l’extérieur, parce que c’est cher et aussi parce que l’habitude s’est parfois perdue. Même s’il faut noter que beaucoup de théâtre (y compris privés) proposent des tarifs très attractifs à moins de dix euros pour les moins de 26 ans.
Deux étudiants en commerce, Idris Salvi et Charlotte Leygue, respectivement âgés de 23 et 22 ans, se sont ainsi lancés dans cette initiative salutaire qu’est ShoptaPlace. Cette application opérationnelle à Paris depuis janvier dernier propose – à des tarifs allant de -50 % à -70 % – sur toute une gamme allant du théâtre au stand-up en passant par exemple par le cabaret et les spectacles pour les plus petits. Un vrai atout pour les familles, souvent privées de sorties pour cause de cherté des places. Seule condition : ces places sont proposées en dernière minute, le jour même ou la veille. Une carte géographique permet de visualiser les choix possibles autour de soi et ainsi faciliter la sortie. Une bonne idée car les jeunes gens sont par nature plutôt du genre à faire les choses au dernier moment. Les deux jeunes talents négocient directement avec les théâtres via une base de données. Dans leur catalogue, beaucoup de « petits » mais aussi des grands noms comme le Point-Virgule ou le Théâtre de la Porte Saint-Martin.
Convaincre la jeunesse de retourner au théâtre
Idris Salvi nous le confie : « Notre ambition est de mettre en relation la jeunesse et le spectacle vivant. Il apparaît en effet que la plupart des lieux de spectacle affichent une moyenne de 20 % à 50 % d’invendus ». Et poursuit : « Les théâtres ne sont peu voire pas digitalisés, ils n’ont pas tellement cette habitude, et nous leur proposons ainsi d’accéder à une clientèle nouvelle ». C’est certain, mieux vaut vendre moins cher et à l’équilibre que ne pas vendre du tout et laisser un siège vacant. Au-delà de l’enjeu financier, c’est aussi plus agréable pour les comédiens.
Certains pourraient arguer qu’il existe déjà des sites comme « Billet-Réduc » ou « Ticketac », déjà bien installés dans le paysage. Mais ces sites sont plutôt destinés à un public d’habitués, se rendant régulièrement dans les spectacles. Ils sont d’ailleurs peu performants en termes d’ergonomie et proposent des prix plus élevés que l’offre de dernière minute, à prix vraiment cassés, que rend possible ShoptaPlace.
Une bonne idée lancée par deux précoces de l’entrepreneuriat
Les deux jeunes étudiants ont eu l’idée de cette bonne initiative en se rendant un soir au théâtre, constatant navrés que la salle était à moitié vide et… qu’ils étaient les plus jeunes spectateurs. Charlotte Leygue a immédiatement eu l’idée d’un « Too Good To Go » de la culture, qui s’inscrit bien dans cette tendance de l’anti-gaspi.
Si Charlotte Leygue s’occupe de l’aspect technique des choses, notamment du développement de l’application, Idris Salvi démarche pour sa part les théâtres, incarne l’aspect commercial du projet et supervise également la communication. Les deux vingtenaires n’ont pas du tout l’intention d’envisager une carrière salariée, bien décidés à être leurs propres patrons. Ces précoces de l’entrepreneuriat veulent mener leur projet au plus haut. Prochains grands objectifs ? D’abord, s’implanter en Province… Et diversifier l’offre de leur catalogue naissant. Notamment avec des concerts et – pourquoi pas – des matchs. Voilà une initiative salutaire pour une jeunesse en manque de pouvoir d’achat et qui pourra saisir, grâce à ShoptaPlace, de nouvelles opportunités culturelles.