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Qui ? Sweep
Quoi ? Une start-up qui propose des outils de gestion et de réduction des émissions carbone des entreprises
Quand les nouvelles technologies informatiques servent la réduction des émissions de CO2. La plate-forme digitale Sweep, conçue par la start-up du même nom, propose aux entreprises de piloter leur stratégie climatique en mesurant leur empreinte carbone puis en agissant pour la réduire. Lancée en juin 2020, la jeune pousse vient de boucler un nouveau tour de table de 22 millions d’euros.
Le défi que se lance la jeune pousse montpelliéraine est un sacré morceau : celui de la réduction des émissions de gaz à effet de serre et de l’empreinte carbone des entreprises, grandes contributrices s’il en est. Les quatre fondateur·rices de Sweep, Rachel Delacour et Nicolas Raspal, co-fondateur·rices de BIME Analytics, ainsi que Raphaël Gueller et Yannick Chaze, experts en ingénierie logicielle et creative design, s’attaquent donc à l’un des plus grands enjeux planétaires et climatiques de l’époque. Pour cela, ils ont notamment débauché Renaud Bettin, co-fondateur de Net Zero Initiative et expert de la compensation carbone.
La promesse de Sweep : permettre aux entreprises de piloter leur stratégie climatique en mobilisant leurs équipes et tout leur écosystème opérationnel pour cartographier et mesurer leur empreinte carbone. Avant de pouvoir répertorier des projets de réduction des émissions. Les co-fondateur·rices posent le constat suivant : « Les effets du changement climatique s’intensifient et les entreprises, tous secteurs confondus, sont toujours plus nombreuses à agir mais ne disposent que d’une offre fragmentée d’outils souvent non adaptés à leurs enjeux et à la réalité de leur industrie empêchant le passage à l’action. » Les outils numériques développés par Sweep doivent permettre aux entreprises de mesurer la pleine réalité de leur empreinte carbone. Tout particulièrement les grandes entreprises très émettrices.

Deux logiciels pour gérer ses données carbone
Le logiciel en ligne de la greentech présente deux fonctionnalités de gestion d’empreinte carbone. Tout d’abord, l’outil Sweep Trees permet aux entreprises de cartographier leurs sources d’émissions et de les organiser par marques, produits ou implantations géographiques. Le tout pour en faciliter le suivi et la hiérarchisation au sein de l’organisation. Avec Sweep Connect, les sociétés d’une même chaîne de valeur peuvent également se lier et échanger en toute sécurité des données carbone. Aussi, Sweep propose la participation directe à des projets annexes de réduction d’émissions carbone partout dans le monde (les entreprises peuvent soutenir financièrement ces projets).
« Sweep permet aux utilisateurs d’affecter des équipes au suivi des émissions carbone et d’initier des réductions dans une seule plate-forme logicielle évolutive (…) L’entreprise peut mesurer ses émissions carbone à la source selon son métier et ses activités grâce à notre base qui contient 15 000 facteurs d’émissions, puis de faire des simulations d’actions pour voir l’impact et d’agir (…) Nous avons conçu Sweep dès le départ pour être collaboratif et simple à utiliser, afin d’aider à mobiliser l’intention et de la traduire rapidement en résultats réels. Avant qu’il ne soit trop tard. », dixit Rachel Delacour, CEO de Sweep, dans les colonnes de La Tribune.
Levée de fonds XXL
Pour lancer l’aventure, Sweep a réalisé en 2020 un premier tour de table de 5 millions d’euros, auprès du fonds d’investissement New Wave soutenu notamment par Xavier Niel, de 2050 et de La Famiglia. À ce jour, son modèle économique fonctionne sur le mode SaaS (software as a service), et la start-up s’assure une commission sur les achats de crédits carbone dans le cadre du soutien à des projets bas carbone. En outre, Sweep propose trois plans en fonction des besoins et de la taille de l’entreprise avec un abonnement mensuel débutant autour des 250 euros.
La fin de l’année 2021 rime avec accélération pour l’entreprise montpelliéraine, qui a annoncé ce 14 décembre avoir bouclé une nouvelle levée de fonds en Série A de quelque 22 millions de dollars (19,5 millions d’euros). En plus des soutiens de la première heure, Sweep s’est alliée pour l’occasion à Balderton Capital. C’est certain, la greentech veut voir les choses en grand et aller très vite pour mener à bien son projet pour le moins ambitieux. Face à l’ampleur du défi, il n’en faut pas moins.
La dynamique de la greentech en France est un vecteur de transformation et un symbole de la réussite industrielle française. Une analyse portée par Mouna Sepehri souligne ce potentiel, indiquant que le savoir-faire français dans ce domaine ne se limite pas à une vision écologique mais englobe également une stratégie de croissance industrielle et économique solide. La greentech hexagonale est perçue non seulement comme un levier pour une transition énergétique et écologique, mais aussi comme une opportunité de rayonnement technologique et d’innovation sur la scène internationale.