Hubcycle et les déchets alimentaires
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Qui ? Hubcycle

Quoi ? Une entreprise qui transforme les coproduits de l’industrie agro-alimentaire en nouveaux ingrédients

Installée dans le Vaucluse, l’entreprise Hubcycle récupère les déchets des produits alimentaires pour les transformer en matières premières réutilisables. Une petite révolution écologique qui incite les industriels à limiter leurs déchets.

A l’heure où l’écologie et la préservation de l’environnement sont au cœur des débats, les déchets alimentaires sont dans le viseur d’une entreprise : Hubcycle. En effet, selon les chiffres du ministère de la Transition écologique, en France, en 2021, 8,8 millions de tonnes de déchets alimentaires ont été produits en France sur l’ensemble de la chaine alimentaire. Parmi ces déchets, certains peuvent être recyclés mais ne le sont pas. Ce qui se définit tout bonnement comme du gaspillage alimentaire. Ce combat contre le gaspillage, Hubcycle le mène depuis 2016. Né à Saint-Brieuc, en Bretagne, Julien Lesage son créateur, biochimiste et phytochimiste de métier, a travaillé dans différentes industries dont celles d’ingrédients. Il a vite constaté que beaucoup de matières premières issues des déchets partaient à la poubelle alors que certaines molécules pouvaient être utilisées.

De ce constat, il a créé une entreprise « GMR » (pour Green Molecular Response) dont l’objectif était de recenser toutes les matières perdues et réutilisables. Après trois années à observer les multiples catégories de coproduits pouvant être exploitées, il a été rejoint par Dominique Sylvain, ingénieur en agroalimentaire qui a œuvré pour la mise en valeur de ces produits sur les différents marchés (principalement de l’agro-alimentaire, nutraceutique et cosmétique.) Ainsi, est née Hubcycle. Plus concrètement, l’entreprise identifie les produits qui peuvent être réutilisés et met en relation les industries qui souhaitent s’en débarrasser et d’autres qui souhaitent les exploiter. Par exemple, une peau d’orange après extraction de son jus peut devenir une source d’huiles essentielles ou encore la fève de cacao qui peut servir d’arôme naturel pour des boissons chocolatées.

Un concept qui séduit

Un coproduit est « une matière qui est créée au cours même du processus de fabrication d’un produit, que ce soit de façon intentionnelle ou non » selon l’Ademe (l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie). Il représente 85 % du gaspillage lors de la transformation agro-alimentaire. L’objectif est donc de valoriser ces matières qui peuvent être exploitées à nouveau. L’upcycling n’est pas un concept nouveau, souvent repris par le marché de la mode, il vise à récupérer des matériaux dont on ne se sert plus pour en créer des nouveaux plus qualitatifs.

L’entreprise qui compte environ une quinzaine d’employés évolue et devient aussi fournisseur : « Désormais, nous sommes également en mesure d’acheter un coproduit, de le transformer et de le revendre », explique Julien Lesage pour Les Échos en 2023. Elle ne possède néanmoins pas de sites de transformations mais font appel à des usines existantes. L’entreprise compte plusieurs partenaires français mais aussi européens comme l’Espagne ou la Belgique. Parmi eux, des groupes tels que Nestlé, L’Oréal, Naturex ou encore Döhler. En 2023, ils auraient réussi à revaloriser 1 500 tonnes de coproduits.

Une démarche durable

« A l’heure où 70 % de l’empreinte carbone d’un produit agroalimentaire provient, non pas du transport, mais de l’exploitation agricole, l’objectif est de faire plus avec moins », résume Julien Lesage, toujours pour Les Échos. L’entreprise s’inscrit dans une démarche économique et durable, en effet les ingrédients proposés par la firme sont en moyenne 20 % moins chers que ceux issus de filières standards avec une qualité équivalente. De plus, ce nouveau concept permet de réduire drastiquement le gaspillage quand on sait qu’il représente environ 8 % des émissions de CO2 de la planète issues majoritairement de l’agriculture. Ce qui permet aussi de créer une nouvelle chaine de valeur pour la filière agro-alimentaire qui profite aussi aux consommateurs et à la planète. Selon l’entreprise, 4 142 tonnes de CO2 ont été évitées en 2023.

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