Temps de lecture estimé : 3 minutes
Qui ? StadiumGO
Quoi ? une application de covoiturage dédiée aux événements sportifs
La France a besoin de se verdir. Et les Français… de soulager leur porte-monnaie ! Pas étonnant donc que les solutions de covoiturage se multiplient, à l’instar de BlaBlaCar, entreprise pionnière en France, ou encore Ecov ou Ynstant. Des plates-formes très généralistes. C’est là qu’entre en scène StadiumGO, dédiée aux trajets partagés pour se rendre aux grands événements sportifs. Parce que la passion aussi se partage.
Comme quelques grandes start-up qui ont fini par grandir, StadiumGO n’est autre qu’un projet de fin d’étude. En l’occurrence celui de Romain Lauvergnat, développeur de métier et fou de ballon rond. « Je faisais du covoiturage chaque week-end pour me rendre au stade […] J’avais cette envie forte de faire voyager des gens réunis autour de la même passion », nous confie Romain Lauvergnat. Contrairement aux plates-formes classiques où, le temps d’un instant, les voyageurs parlent de la pluie et du beau temps, les utilisateurs StadiumGO débattent avec ferveur sur la situation de leur club préféré. Olivier Lega, qui travaillait en régie dans les rangs de So Press a tenté de vendre une page de pub à notre jeune entrepreneur… S’ensuit une discussion passionnée autour du football et Olivier finit par rejoindre l’aventure StadiumGO. Et tant pis pour So Foot et la page de pub…
Deux offres distinctes
L’entreprise naît à l’été 2019. Quelques mois avant la longue parenthèse Sars-CoV-2 venue dérégler nos habitudes et nos vies. Les événements se font plus rares et l’Autre devient une menace. Dans ces moments-là, mieux vaut faire de nécessité vertu : « On a profité de cette période, un an et demi pour penser à la suite et peaufiner le modèle économique », explique Romain Lauvergnat. En découlent deux offres bien différentes.
Au-delà de l’offre classique, StadiumGO crée des plates-formes de covoiturage sur-mesure en fonction des événements
D’abord, la plus classique : une simple mise en relation entre des propriétaires de véhicules et des personnes en besoin de mobilité pour se rendre à une rencontre sportive, par exemple. Le fonctionnement traditionnel des plates-formes de covoiturage avec entre autres son système de notation. Avec tout de même la particularité que l’application vous demande en amont votre équipe préférée : supporters parisiens et marseillais n’ont aucune chance de partager le même véhicule ! Une dizaine de sports sont représentés, parmi eux : le handball, le rugby, le basket, le football, les sports nautiques, etc. StadiumGO prend une commission sur chaque course menée à son terme. Puis, plus récemment, Romain Lauvergnat et Olivier Lega ont pensé à un autre modèle, qui représente aujourd’hui 95 % de leur business. L’idée est de se rapprocher directement des clubs, qui deviennent des partenaires, pour leur proposer une solution en marque blanche (via un logiciel Saas). Une manière de convaincre encore davantage les férus de sport de se déplacer à plusieurs : « Un programme de récompense est mis en place avec la possibilité d’avoir une place de parking réservée ou moins chère, bénéficier d’une réduction sur la billetterie ou la buvette », illustre l’entrepreneur-développeur. Dit autrement, l’entreprise crée alors des plates-formes de covoiturage sur-mesure, afin qu’elles s’intègrent parfaitement à l’écosystème de l’événement en question.
Après le sport… la culture en ligne de mire
Romain Lauvergnat le concède : « Les utilisateurs de notre solution nous sollicitent avant tout pour des raisons économiques […] Mais il se trouve que ce gain financier a aussi un impact positif sur l’environnement », défend le fondateur de StadiumGO. Les Jeux olympiques et paralympiques de Paris, une aubaine pour l’entreprise ? Pas dans l’immédiat. D’abord parce que le Cojop (Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques), avec lequel Romain Lauvergnat et son équipe discutent depuis plusieurs mois, n’a pas voulu d’un rapprochement, en raison d’une volonté de chasser au maximum les voitures pendant la compétition. Cependant, StadiumGO s’attend à des retombées positives post-JOP, « les Jeux contribueront à une forte dynamique autour de la pratique sportive et donc pousseront d’autres publics à participer à des événements sportifs », anticipe Romain Lauvergnat.
Investir le secteur de la culture
Neuf personnes travaillent aujourd’hui pour StadiumGO, un recrutement permis grâce à une levée de fonds de 300 000 euros réalisée en septembre 2023. À l’avenir l’application de covoiturage entend s’étendre au-delà des frontières françaises, en Europe notamment. Surtout, les deux entrepreneurs pensent désormais à investir le secteur de la culture, c’est-à-dire une solution de covoit’ pour celles et ceux qui vont voir un concert ou qui assistent à un festival. Pour ce faire, une marque vient d’être créée : EveryGO. Avec comme premier défi : la mobilité des participants de Tomorrowland 2024 à Boom (Belgique) en juillet ! Passion, développement durable et pouvoir d’achat, la recette du succès pour Romain Lauvergnat et sa bande ?