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Qui ? Famileo
Quoi ? Un média familial destiné aux plus âgés, pour rompre la solitude.
C’est l’histoire d’Élisabeth. Une dame qui vit en maison de retraite, forcément loin des siens. Le temps est long et l’horloge tourne au ralenti. Bien-sûr sa famille vient lui rendre visite, aussi souvent que possible, mais tout de même… Entre ces moments de bonheur, difficile de communiquer. Des cartes postales font l’affaire, elle décore sa chambre avec ces petits talismans sensibles. En fin d’année 2013, son petit-fils, Tanguy de Gélis, lui offre une tablette. Drôle d’objet. Pas évident à appréhender. Au bout de six mois, son petit-fils fait le point avec elle. « Super la tablette… C’est pratique… Mais j’aimais bien tes cartes postales, c’était plus concret ».
En petit-fils exemplaire, Tanguy de Gélis décide de faire marcher sa boîte à idées. L’entrepreneur dans l’âme a souvent une idée. Pourquoi ne pas créer, quitte à l’inventer de toutes pièces, un journal familial, qui retrouve les avantages du papier – prisé par les plus âgés – et le numérique – utile pour les plus jeunes ? Armel de Lesquen rejoint Tanguy. Les deux amis gambergent. Famileo voit le jour en 2015. Le service est proposé aux maisons de retraite qui adhèrent vite au projet. Tant et si bien que beaucoup d’entre elles intègrent l’utilisation du service dans leur prestation de service. Un vrai plus, car Famileo ne se pense pas du tout comme un outil de luxe, ayant au contraire l’ambition de s’adresser à tous. Nul besoin d’ailleurs d’être en maison de retraite, Famileo livre également à domicile, et dans les mêmes conditions.
Chacun participe à la réalisation de ce véritable média familial
Simple comme bonjour. Famileo rend possible le dialogue entre les générations. Concrètement, les enfants ou les petits-enfants conçoivent un journal grâce à un site dédié et simple d’accès. La photo de la naissance du petit dernier, celle où le cousin obtient son diplôme, l’arrivée d’un nouveau chat dans le foyer d’untel, les vacances des autres… En bref, un moyen intéressant pour rattraper le temps perdu. Le journal arrive ensuite – et en version papier – dans la chambre de l’aïeul. Ô bonheur !
Chacun est maître de la périodicité de cette gazette familiale, mais l’option mensuelle est proposée à 39 euros pour six mois. Notons qu’après un an d’utilisation, Famileo enverra une sorte d’almanach aux airs de « best-of », avec les meilleurs souvenirs contenus dans une édition particulièrement esthétique, conçue pour être conservée.
« Il est parfois compliqué de faire simple mais nous sommes fiers de proposer aujourd’hui un service utilisable par tous de 7 à 97 ans (voire plus) à un tarif si accessible. Vous rapprocher, unir les familles malgré l’éloignement qu’il soit dû aux distances, aux circonstances, à l’âge, au handicap ou même à la détention, est notre principale ambition », indiquent les fondateurs de Famileo. Si la famille est éparpillée, chacun peut toutefois accéder au service grâce à un code et ajouter ses photos, participant ainsi à la conception de ce véritable média familial.
Une équipe où il fait bon travailler
En effet, l’outil est victime de son succès et se démultiplie dans de nombreux pays européens, fans de la formule. 200 000 familles sont déjà parties prenantes !
Famileo, c’est aujourd’hui presque soixante personnes (co-équipiers) réparties entre les deux sièges du site, Saint-Malo et Barcelone. Malgré cette originalité catalane, le groupe reste solidement arrimé en Bretagne, terre d’entreprise. Sur son site Internet, Famileo joue la transparence : depuis les débuts de l’entreprise, « 784 pots de la mousse au chocolat Marie Morin et commandé pas moins de 1 000 plats au traiteur Thaï du coin. » Une entreprise gourmande donc, mais aussi sportive, où règne une bonne humeur qui rassure les clients. Un service téléphonique est d’ailleurs à disposition en cas de question. Notons que l’âge moyen de cette équipe est de 31 ans.
Famileo est donc un outil intéressant et original pour préserver le lien entre les générations, à l’heure où les familles sont de plus en plus éclatées sur le territoire. En revitalisant l’usage du papier, ses deux fondateurs permettent de donner – enfin ! – une utilité concrète aux milliers de photos qui dorment dans nos téléphones.