EcoRéseau Business n°42

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Vers une ère de « post-post-vérité »…

Le New York Times est conçu par des « capteurs » placés un peu partout sur la planète, reliés à un robot transformant des bits en informations rédigées et publiées sur des écrans. Jusqu’à ce qu’un jour, le robot se mette à diffuser des « fake news »… Bien évidemment une fiction, écrite par Phillip K. Dick dans le recueil de nouvelles « Si Benny Cemoli n’existait pas » à la fin des années 50 ( !), mais qui démontre l’angoisse permanente que les TIC et l’IA contribuent à dénaturer cette information si vitale pour la démocratie, l’économie et l’innovation. L’ère des vidéos en ligne, des chaînes d’information continue, de la « viralité » extrême des réseaux sociaux, renforce cette appréhension. Et les innovations locales réalisées autour des médias, décrites en Régions & Territoires, démontrent que les possibilités de diffusion n’en sont qu’à leurs débuts. L’élection de Donald Trump dans un contexte de contre-vérités et de rumeurs ou encore la victoire des tenants du Brexit dont nombre d’arguments se sont révélés fallacieux après-coup, alimentent la thèse effrayante d’un grand n’importe quoi de post-vérité apocalyptique. Grâce au numérique lancer des fakes news fait gagner de l’argent, les traquer en coûte. Certains se spécialisent dans les « clickbaits » (sites d’appâts à clics pour rester dans une traduction polie), d’autres construisent des « usines à clics » aux Philippines, où des ouvriers des temps modernes produisent en masse de faux comptes pour les réseaux sociaux. L’infobésité assurée par les nouvelles technologies, si louée, a aussi sa face cachée et sombre, ses manipulations comme l’achat de followers par les « stars », entreprises ou simples internautes en mal de fans explicité en Hexagone, ses rumeurs évoquées dans le Grand Angle… Mais faut-il jeter le bébé technologique avec l’eau saumâtre de la désinformation ? Comme d’habitude régulation et nouvelles opportunités de business se dessinent. Le fact-checking est devenu un genre à part entière dans la presse traditionnelle, et le Prospective démontre que des start-up vendront à terme des prestations de vérification à l’ensemble des médias. Les algorithmes tourneront « en live » pendant les discours, pour vérifier les dire des protagonistes. Ils seront capables d’éteindre en un tournemain les élucubrations des complotistes et de démanteler les contrefaçons numériques. La résistance n’en est qu’à des débuts, plutôt archaïques. Quand Google labellise des médias fact-checkeurs, Facebook récompense des vérificateurs pour traquer les fake news. Mais n’en déplaise aux Cassandre de la presse et autres pourfendeurs de la Toile, un cercle vertueux est enclenché. Un changement temporel de vision qu’invite à adopter en Regard digital Vincent Champain, président de l’Observatoire du long terme. La période estivale de déconnexion et réflexion s’y prête. Que ceux qui pensent à une reconversion lisent l’Enquête sur le « repreneuriat », ou que ceux qui restent studieux apprennent dans Manager Autrement à s’atteler à de nouvelles tâches en été. Et pour tout le monde, bonnes vacances !­­.

Jean-Baptiste Leprince
Fondateur & directeur de la publication

Julien Tarby
Rédacteur en chef

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