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Il y a un entrain. Presque une folie.
Une énergie condensée en cette place restreinte. Je pense que c’est ça, ce qu’on ressent quand on arrive autour des locaux de Possib’all. Me voici en face de cet objet convexe improbable, perdu dans la nature. Il ne faut pas être spécialiste pour oser dire : « c’est grotesque d’implanter une entreprise ici ! ». En fait, ça ne l’est pas. L’importance, c’est la cohérence.
Chez Possib’all, on encourage la créativité sous toutes ses formes. Dans l’entreprise, chacun est libre de définir ses propres règles. Car sans règle reste l’éthique, puis la morale se redéfinit dans le bien commun. Ici, il n’est pas dérangeant de trouver entre deux étages une tyrolienne qui débouche sur une piscine à boules. Et votre créativité grimpe en même temps que vous franchissez chaque marche des escaliers. Quand on lance une idée, rien ne vaut une bonne démonstration : ne soyez donc pas surpris de voir un charismatique samouraï vous expliquer le plan marketing.
Avez-vous déjà rêvé de vous affranchir de certaines règles ? Anne Archie, la PDG du groupe, entraine bien plus qu’une firme dans son art de vivre. La proposition « Ça rule ? » de Possib’all est simple : un espace-temps est réservé à la redéfinition des règles.
Votre équipe est placée dans une salle à la contenance inconnue. Vous découvrez alors de multiples objets autour de vous. Ils sont pensés pour avoir une cohérence initiale nécessaire au jeu. Une série de questions assaille votre esprit, puis c’est l’intuition qui reprend le dessus. Vous savez alors ce que vous devez faire. Votre équipe s’approprie le scénario et vous voilà propulsé dans un jeu où les règles évoluent en fonction des volontés de chacun. L’équilibre peut basculer à tout instant : mettez le changement à profit. Trouvez les failles et manipulez les lois du jeu pour votre victoire.
Sacha Duprez
L3 à l’IMT Mines Albi-Carmaux
Avis d’expert : Philippe Farenc, Adjoint au directeur de la recherche, de l’innovation et des relations économiques aux Mines d’Albi, Responsable Entrepreneuriat Étudiant, Responsable de l’incubateur Mines Albi, Responsable de l’Open Lab de Mines Albi
« On est passé d’une démarche d’opportunités à une démarche capable de faire émerger des entrepreneurs »
On a tendance à dire que les écoles d’ingénieurs sont en retard sur l’entrepreneuriat par rapport à leurs consoeurs de fait dans le business. Comment changer les esprits ?
Le message général que l’on passe, c’est de concevoir une entreprise comme une chaine. Aucun maillon ne doit être fragile quel que soit le maillon : économique, technique, juridique. La façon dont on enseigne l’innovation se réalise dans une approche de type design thinking. Nous ne partons pas de l’invention pour aller sur le marché. Mais nous partons d’un segment de clientèle pour leur faire une proposition de valeur et ensuite mettre en place un business model pour être désirable pour le client, viable économiquement, et faisable d’un point de vue opérationnel.
Quid du statut d’étudiants entrepreneurs aux mines d’Albi ?
Nous avons toujours accompagné les étudiants qui souhaitaient créer une activité. Si nous le faisions au cas par cas auparavant, nous avons mis en place une organisation pour arriver à 3% d’étudiant entrepreneur en 2020 (objectif de l’école inscrit dans notre dossier CTI). On passe d’une démarche liée à une opportunité à une démarche structurée capable de faire émerger des étudiants entrepreneurs avec des activités de sensibilisation, de détection/maturation, et d’accompagnement de création d’activité. L’école a soutenu en 2016, 15 élèves engagés dans des concours de création d’activité comme Actin’space organisé dans les locaux de l’école, le concours CRECE ou le challenge industrie MIX de l’IMT à Brest. C’est grâce à ce dynamisme que nous pourrons transmettre à nos élèves l’envie d’entreprendre. Tous les élèves ingénieurs de Mines Albi engagés dans le statut national étudiant entrepreneur sont suivis dans le dispositif Tarn’up qui vise (nous sommes calés sur la loi fioraso) un flux annuel de 60 étudiants entrepreneurs tarnais en 2020, un taux de création d’entreprises supérieur à 50%, un taux de survie à 5 ans supérieur à 75%.
Quelles structures dédiées au sein de votre établissement ?
Avec un incubateur au sein de l’école depuis près de 20 ans, et de belles « success stories » (Leyfa Mesasurement, Auroch, Interopsys), l’entrepreneuriat fait partie intégrante de l’ADN de l’école. En 2016, nous avons accompagnés quatre projets incubés. Depuis sa création L’incubateur a permis d’accueillir 39 projets qui ont généré plus de 70 emplois. Concernant le projet la FaBrique, ce dispositif est un Open Lab au service des mutations industrielles et sociétales. Mines Albi a ouvert en septembre 2016 ce tiers lieu pour permettre plus d’échanges et de partage entre le monde de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’entreprise. Cet espace a vocation, avec la livraison d’un nouveau bâtiment en 2018 à s’inscrire plus largement dans le paysage albigeois.