“Everybody knows” par Thomas Fons de Grenoble École de Management

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Sky m’a choisi. Je suis le prochain maire de ma commune alors que beaucoup me considèrent comme un « parasite social ». C’est vrai je me suis retiré de cette société, je me suis lentement dissous dans les ténèbres de la solitude. Mais l’algorithme sans faille m’a désigné. Pendant cinq ans je serai le maire de ce village d’une centaine d’âmes tout au plus.

Sky a révolutionné notre façon de faire de la politique. L’idée a d’abord fait frémir mais la réalité du terrain a dissipé les doutes. Un simple algorithme qui compile d’innombrables données, qui scrute minute par minute les vies de chaque citoyen, dévoile le nom de celui qui se révèlera le plus à même d’occuper les plus hautes fonctions. Pour ses créateurs, la fiabilité de la machine vaut bien plus que la masse populaire qui vote par sentiments ou pire par intérêt personnel.

Quelle ironie que le sort s’abatte sur moi. Alors oui j’ai tous les « avantages sociaux » voulus par Sky : être jeune, en bonne santé, de brillantes études, et aucun écart de conduite. Mais la machine reste un assemblage de pistons et de circuits informatiques. Elle n’a pas pu discerner ce qui fait la personne que je suis. Elle ne connaît pas ma relation à l’autre, elle choisit une représentation idéalisée de mon être et non ma véritable personne.

Une femme sonne à ma porte, elle vient chercher le nouveau maire. Elle balaye d’un regard désabusé mon appartement miteux, je ne suis sans doute pas celui qu’elle espérait.

Une voiture m’amène au loin. Dans ma tête résonne ces mots de Leonard Cohen « Everybody knows that the boat is leaking, Everybody knows that the captain lied… ».

 

Avis d’expert : Jean-Claude Lemoine, directeur de l’Entrepreneuriat à Grenoble Ecole de Management

« Une création d’entreprise, c’est la rencontre entre une opportunité et une personne qui la saisit »

Comment encouragez-vous la créativité et l’esprit d’entreprendre à GEM ?

Thierry Grange, fondateur de l’école, était entrepreneur. Je le suis moi-même. Cela fait partie de l’ADN de GEM. Et l’entrepreneuriat transpire jusque dans le fonctionnement de l’école. Nous offrons un maximum de liberté pour encourager la capacité d’initiative. Dans les enseignements cela se concrétise par notre GEM learning model tourné vers le learning by doing, méthodologie dispensée dans tous les parcours. De même que l’entrepreneuriat est une discipline qui irrigue chacune de nos formations.

Coté structures, nous avons un bureau des talents pour que les étudiants puissent aménager leur emploi du temps et mener à terme leurs projets artistiques, musicaux…

Et nous avons aussi à GEM, un institut de l’entrepreneuriat qui comprend notre mastère spécialisé, l’IncubaGEM et l’association « GEM entreprendre ».

Nous remarquons que l’entrepreneuriat est devenu un nouvel idéal chez nos étudiants, plus que de rentrer chez EY ou dans un autre grand groupe. Sur les trois dernières promotions de notre MS, 53% ont monté leur entreprise. Le chiffre est très encourageant et nous nous disons que cela fonctionne très bien parce que notre objectif n’est pas de leur dire de monter leur boîte mais plutôt de leur donner confiance et de leur ouvrir les yeux pour saisir les opportunités. Je reste convaincu qu’une création d’entreprise, c’est la rencontre entre une opportunité et une personne qui la saisit.

Quelles sont les spécificités de GEM sur le sujet de l’entrepreneuriat ?

Nous avons la chance de bénéficier d’un écosystème très dynamique. Le bassin économique est tourné vers les nouvelles technologies. Grenoble a été élue deux années de suite 5ème ville la plus innovante au monde notamment grâce à son tissu de laboratoires et de centre de recherches tels que le CEA ou le CNRS.

GEM est également membre fondateur du cluster GIANT, ce qui nous lie étroitement avec les industries et les laboratoires du secteur et permet une créativité et une inventivité poussées en termes d’entrepreneuriat. D’autant que les laboratoires sont « techno push ». Ces derniers cherchent un maximum de diversification et de débouchés à leurs recherches.

Quels sont vos futurs chantiers ?

Nous internationalisons l’accompagnement en créant un incubateur à San Francisco pour tous nos étudiants internationaux et français qui pensent devoir partir dans la Silicon Valley pour se développer ou lever des fonds. Il existait déjà un incubateur du CEA. Nous allons donc pouvoir faire jouer la synergie à l’international.

Comme pour le prochain CES, ou 11 start-up qui utilisent des brevet CEA seront accompagnés par nos élèves de master qui seront chargés d’une mission de conseil pour que les jeunes pousses tirent un profit maximum de cet événement.

Propos recueillis par Geoffroy Framery

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