« Souriez, vous maigrissez ! » par Sarah Lafleur de l’IFAG Paris

Temps de lecture estimé : 2 minutes

« Souriez, vous maigrissez ! »

Les premiers rayons de soleil réchauffent ma peau libérée de certaines couches de textile qui m’ont tenue au chaud tout l’hiver. On redécouvre les premiers chants des oiseaux, on distingue les bourgeons poindre sur les branches, les terrasses des cafés s’étalent et les unes des magazines nous rappellent qu’il est temps pour nous de perdre ce stock d’énergie emmagasiné pour combattre cet épisode sibérien. « Perdez 6 kilos avant l’été ! » « Les 10 aliments pour maigrir » « Un corps de rêve sur la plage ». Ah j’en ai fait des régimes ; j’en ai pesé des aliments, j’en ai bu des solutions à base de poudre, j’ai mangé «hyper-protéiné». Ma bibliothèque s’est alourdie de nombreux livres sur les régimes écrits par un grand nombre de spécialistes encensés un jour et décriés ensuite.

Aujourd’hui, je balaye d’un revers de main légèrement boudinée toutes ces solutions miracles. J’ai rendez-vous chez mon dentiste.

A l’accueil, l’assistante me demande si j’ai bien emporté mon téléphone portable et me fournit le code wifi. « Voici l’application que vous devez télécharger avant l’implantation. » Je m’exécute sans broncher ; consciente de la chance que j’aie d’être la première personne à disposer d’une dent connectée capable de m’indiquer à l’instant T si je mange bien, trop ou pas assez. Cette dent miraculeuse qui devine les aliments, les quantités et calories avalées. Cette application sur laquelle j’ai fixé mon objectif pondéral.

Cet été sur la plage, nul doute que j’arborerai mon plus beau sourire !

Sarah Lafleur, IFAG Paris

Avis d’expert : entretien avec Julien Noronha, responsable entrepreneuriat de l’Institut de formation aux affaires et à la gestion (IFAG) Paris.

« dans les écoles il y a cinq ans, la thématique n’était abordée qu’en dernière année»

La trentaine à peine sonnée, Julien Noronha a un petit côté hyperactif, avec une orientation bien marquée : l’entrepreneuriat. Il n’imaginait pas sa vie autrement. C’est dans l’ADN familial. Il l’enseigne à l’IFAG Paris depuis plus de quatre ans, à Audencia depuis neuf ans. Et surtout il le pratique, l’entrepreneuriat. Il est l’un des quatre co-fondateurs de Widoobiz, media spécialisé dans l’écosystème français des start-up et de l’innovation. C’était sitôt son diplôme. En septembre dernier, soit sept ans plus tard, Widoobiz a changé de mains (Peopletopeople group). A la clé, un chèque de 1,5 million d’euros. Julien Norohna en est devenu le vice-président. Ses responsabilités : 70 salariés et un chiffre d’affaires à doubler.

Comment les étudiants s’approprient-ils l’entrepreneuriat à l’IFAG ?

En poste depuis cinq ans au sein de cet établissement, je peux déjà percevoir l’évolution des mentalités. Assurément, les étudiants sont de plus en plus nombreux, et de plus en plus tôt dans le cursus, à avoir un intérêt prégnant pour l’entrepreneuriat, avec une réelle excitation. Pour preuve, au début de l’année, je leur pose la question. Une création immédiate ? 5 % à 10 % y pensent. Et sitôt le diplôme ? Près des trois quarts.

A quel stade du cursus sont-ils sensibilisés ?

Si on regarde ce qui se passait dans les écoles il y a cinq ans, la thématique n’était abordée qu’en dernière année. A l’IFAG, quels que soient les vœux futurs des étudiants, ils y ont tous droit dès la deuxième année, avec même un accès à l’incubateur. Et déjà, en première année, la création de structure est à l’ordre du jour, avec les associations. La culture entrepreneuriale est la based line de l’école, quand même ! Notre objectif est de faire sauter les barrières psychologiques. « Je n’ai pas d’argent, je ne peux pas créer. » Voilà ce qu’on peut entendre. Aller chercher 50 000 € ou 100 000 €, c’est tout à fait jouable. Le contexte est favorable : des acteurs sont prêts à suivre financièrement. « Je n’ai pas d’expérience. » En voilà une autre réflexion… fausse, très souvent. Nombre de nos étudiants pratiquent l’alternance. Et surtout, mon rôle est aussi de faire passer le message qu’il n’y a pas de vade mecum, de guide avec des leçons bien codifiées, mais d’expériences passées, des conclusions peuvent être tirées… Leur apprendre à se poser les bonnes questions.

Et combien franchissent le pas ?

A l’IFAG Paris, l’incubateur compte 30 projets, et pas moins de quinze en dehors. Les jeunes n’ont pas peur de se rajouter du travail. Ils s’investissent à fond, mais sur des idées qui évoluent. Leur réflexe ? Penser Internet. Mais quasiment tous changent de projet en cours de route. Et depuis quelques mois, un retour au vrai produit est perceptible, au développement dans des secteurs traditionnels.

Info plus : Julien Noronha est aussi membre du bureau de MoovJee, le grand Mouvement pour les jeunes et les étudiants entrepreneurs. Association de loi 1901, créée en 2009, MoovJee s’appuie sur plus de 300 experts pour aider les jeunes de 18 à 30 ans à monter leur entreprise.

Propos recueillis par Murielle Wolski

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