Et si la science-fiction aidait les entreprises ?

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Colloques, recherches, études, réflexions de grands patrons, tous le disent : la science-fiction est une voie essentielle pour engager l’entreprise vers  le futur.

J’avais été frappé, il y a quelques années, en constatant que Michel Pébereau, alors tout puissant patron de la BNP Paribas et considéré comme le « parrain » du capitalisme français, distrayait quelques heures de son temps précieux à rédiger, chaque semaine, une critique de romans de science-fiction pour le Journal du Dimanche. Pourquoi cet investissement – rédiger une chronique de ce niveau exige de lire plusieurs ouvrages par semaine – pour une tâche a priori aussi futile que de décrire son ressenti à la lecture d’ouvrages rangés, par les bons esprits, dans les rayons de la paralittérature, à côté des « polars » ?

Quelle ne fut pas, de plus, ma surprise lorsque je découvris, en 2012, une très sérieuse note d’analyse de 12 pages du Centre d’analyse stratégique, organisme dépendant directement du Premier ministre, au titre explicite de « la science-fiction, du miroir de nos sociétés à la réflexion prospective ». Alors oui, peut-être la science-fiction pouvait intéresser les dirigeants d’entreprise ou ceux de l’Etat.

Ces récits d’anticipation ne sont, pourtant, pas des tentatives de prédire l’avenir, mais une occasion offerte de mettre à l’épreuve différentes trajectoires de développement futures, écrivent les penseurs du Centre d’analyse stratégique. A partir de faits scientifiques avérés, il est possible de se lancer dans des prolongements, des hypothèses détachées de toutes réalités. Réservoir d’imaginaire, la science-fiction permet de s’affranchir de toutes les règles habituelles. Le professionnel, délivré des contraintes immédiates, s’ouvre à l’imagination et découvre tout le champ des possibles, même absurdes, même invraisemblables. La science-fiction incite à décrocher de la réalité.

Alors, la science-fiction est un outil essentiel pour entreprendre la prospective. Alain Berthoz, professeur au Collège de France, écrit : « Il y a le niveau imaginaire de l’utopie, ce que j’ai appelé la création de monde, c’est-à-dire notre capacité d’imaginer des mondes possibles et d’anticiper la vie dans ces mondes ». Cette capacité à créer de l’utopie comme dans un rêve et y jouer des scénarii permet le « voyage mental », ce parcours vers demain à partir du passé en lien avec le présent. L’imagination engage l’homme dans la prospective. Voilà pourquoi il faut lire de la science-fiction.

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