Les champions de l’entrepreneuriat

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Ils étaient des grands champions sportifs, ils sont devenus entrepreneurs…

De l’endurance, de la force mentale, une discipline de fer. C’est ce qu’il a fallu à ces sportifs pendant toute leur carrière à haut-niveau. Coup de chance, c’est toujours ce qu’il leur faut aussi… maintenant qu’ils ont décidé de franchir le cap de l’entrepreneuriat !

L’analogie entre l’entrepreneuriat et le sport est souvent usitée. Quand le sportif améliore ses performances, l’entrepreneur, lui, améliore son bilan. Quand l’un programme un plan d’entraînement, l’autre établit un business plan. Au final, les deux se donnent corps et âme pour remplir leurs objectifs.

Et avec l’arrivée d’anciens champions dans la jungle entrepreneuriale, la comparaison prend encore plus de sens. Ils sont aujourd’hui des dizaines à avoir pris ce virage professionnel. Parmi eux : Michaël Llodra, David Douillet, Yohan Benalouane ou encore Taïg Khris.

Tous profitent alors de leurs expériences à haut niveau pour manager d’une main de maître leurs équipes, même si cela ne se fait pas toujours sans écueil. Au salon Go Entrepreneurs Paris 2024, Michaël Llodra confiait d’ailleurs qu’il avait parfois eu du mal à régler le curseur managérial : « J’étais habitué à avoir toute la lumière sur moi, en entreprise, il a fallu que j’apprenne à déléguer. »

Cette capacité à apprendre, à s’adapter et à performer, voilà peut-être la clé qui permet à ces anciens champions de se lancer dans des aventures entrepreneuriales avec tant de succès. D’ailleurs, en voici les meilleurs exemples.

Tony Parker, meneur de jeunes

championsEntre Smart Good Things, l’Asvel, la Tony Parker Adequat Academy, le Blast.Club et l’émission « Qui veut être mon associé ? », Tony Parker se démultiplie. Ses activités entrepreneuriales ont pris le pas sur tout le reste et l’on peut aisément dire, cinq ans après sa retraite professionnelle, que l’ancien meneur de jeu des Spurs de San Antonio est d’ores et déjà un homme d’affaires chevronné.

Et son goût pour l’entrepreneuriat, « TP9 » le puise depuis l’enfance. Une époque où seul lui croyait en ses rêves. « J’ai dit que je serai le premier meneur européen à réussir en NBA, on m’a répondu que j’étais trop petit. Aujourd’hui, c’est moi qui rigole », confiait-il, il y a quelques mois à Courrier Cadres. Aujourd’hui, celui qui est reconnu comme une légende du sport en Europe et aux États-Unis veut montrer aux jeunes générations que tout est possible. « Rêver grand », martèle-t-il d’ailleurs aux élèves de son académie.

Élevé à l’école Popovich – l’un des entraîneurs réputés comme les plus durs de la NBA – Tony Parker est aujourd’hui un manager équilibré. Il connaît l’importance de la confiance qu’il doit instaurer avec ses équipes : « Je pense qu’il (le manager, ndlr) doit se montrer juste. C’est à travers la confiance qu’il a su instaurer avec ses collaborateurs […] qu’il parviendra à faire accepter ses messages », résumait-il pour Choiseul Magazine, fin 2023. Pendant dix-huit ans de carrière au sein de la grande ligue, Tony Parker a donc mûri le manager qu’il deviendrait, le tout aux côtés des meilleurs gestionnaires de la balle orange. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que cela fonctionne plutôt bien pour lui.

  • Actionnaire et ambassadeur de Smart Good Things
  • Actionnaire majoritaire de l’Asvel Lyon-Villeurbanne
  • Investi dans Urgentime à hauteur de 15 % du capital de l’entreprise
  • Un projet immobilier dans un haras de Quétiéville, à Belle-Vie-en-Auge (Calvados)

• Fondateur du centre de formation « Tony Parker Adéquat Academy »

Blaise Matuidi, investisseur investi

Comme Tony Parker, Blaise Matuidi n’a pas attendu la fin de sa carrière sportive pour penser à l’après. Alors qu’il performait encore sous la tunique de l’Inter Miami en 2021, le champion du monde cofonde « Origins ». Un fonds de venture dédié à la tech que le champion du monde voit comme l’aboutissement de plusieurs années en tant que business angel. « La création du fonds est un accomplissement après avoir acquis un peu d’expérience », confiait-il d’ailleurs à Challenges.

C’est lors de son arrivée aux US, là où les athlètes ont bien plus de facilités à investir, que Blaise a véritablement sauté le pas. Grâce au football, le milieu de terrain avait déjà le leadership, la résilience et la capacité à se sacrifier comme acquis. Il ne lui manquait qu’un environnement vraiment propice pour entreprendre. « Nous voulions rapprocher le monde de la tech de celui du sport. Aux États-Unis, c’est fréquent, les athlètes investissent régulièrement dans la tech. Pas en Europe », confiera d’ailleurs Ilan Abehassera, l’un des cofondateurs du projet Origins.

Et depuis, Blaise Matuidi et sa VC ont bien évolué. Aujourd’hui, Origins compte parmi ses investisseurs 80 % d’athlètes et d’anciens athlètes, mais aussi des hauts cadres d’Apple et Facebook ainsi que des groupes comme la Française des Jeux (FDJ). Pour en arriver là, l’ancien joueur du Paris Saint-Germain a aussi fait jouer ses relations : « J’ai participé à pas mal de rounds lors de levées de fonds. Je parle ainsi de mon vécu et de ma vision d’ensemble. J’aiguille les entrepreneurs et, surtout, j’ouvre mon carnet d’adresses », racontait-il à Challenges. Son passé de footballeur professionnel l’a donc véritablement aidé. Et à son tour, Blaise Matuidi, désormais expérimenté, espère voir de nombreux athlètes prendre la même voie que lui. « Ma fierté serait qu’il y ait de plus en plus de sportifs demain qui réussissent dans d’autres domaines que le sport », soutient-il.

  • Origins est investi au capital de onze start-up, dont notamment Moka.Care ou encore Alan

• Cinq nouvelles entrées au capital d’Origins devraient paraître bientôt

Amélie Mauresmo, la pionnière à qui tout réussit

Dans le genre reconversion réussie, Amélie Mauresmo est un cas d’école. Après une retraite professionnelle bien méritée en 2009, la championne de tennis se dirige vers le coaching, puis devient consultante pour France Télévisions. Elle finira par prendre la présidence du mythique tournoi de Roland-Garros en 2021.

Si elle a gardé un pied bien ancré sur les courts, Amélie a aussi su diversifier ses activités. Immobilier de luxe, vin et gastronomie : tout réussit à l’ancienne tenniswoman… À commencer par son chai ! Dès 2017, elle ouvre « La cave de l’insolente » avec le sommelier Gaylord Robert. Très vite, son initiative plaît. Amélie est une passionnée, et ses clients le ressentent. Son aura, sa popularité et son carnet d’adresses lui sont aussi très utiles.

Non contente de sa nouvelle aventure entrepreneuriale, Amélie Mauresmo est aussi gérante de plusieurs SCI et de AM Consulting, une entreprise dont l’activité principale déclarée demeure « la gestion des activités de représentation de droit à l’image de coaching d’interventions en entreprises ». Une énième corde à son arc. Celle que ses amies surnommaient « l’insolente » est visiblement partout, sur tous les terrains. Une analogie de son volume de jeu sur les courts de tennis ?

  • AM Consulting
  • La cave de l’insolente
  • SCI Les marmottes
  • SCI Sophia
  • SCI Bengal

Cet article a été publié dans les colonnes du numéro 109 d’ÉcoRéseau Business. Plus de chroniques Sport Business ici.

crédits : shutterstock

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