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Début mars, le ministère de l’Intérieur a lancé un groupe de travail pour lutter contre la pratique des faux agents dans le sport.
Devenir agent sportif n’est pas donné à tout le monde. Un double examen est d’ailleurs nécessaire. Il faut alors s’acquitter d’une première épreuve générale commune à toutes les disciplines sportives et une seconde, plus spécifique. La licence n’est obtenue qu’en cas d’approbation du jury.
Et s’il est important de rappeler que certains agents exercent leur profession avec noblesse, il faut aussi voir le problème en face. Avec la recrudescence de faux agents, cette profession est salie par ceux qui la pratiquent clandestinement, sous les radars. Les mêmes qui n’hésitent pas à arnaquer des jeunes naïfs et à leur soutirer des sommes astronomiques.
Des trafiquants d’espoirs et d’espoir
Hadji Mansaré, Amane Dramera… Ces noms n’évoquent pas grand-chose et pourtant, ils auraient pu jouer un jour dans un grand club de football. Malheureusement, ces deux espoirs respectivement guinéen et ivoirien, ont connu l’enfer en arrivant en France, alors qu’on leur promettait monts et merveilles.
Le mode opératoire est similaire : un faux agent les contacte via les réseaux sociaux. Il leur fait ensuite miroiter un essai pour un grand club européen. Il finit par refermer le piège en leur demandant de payer afin d’assurer leur place. Pour certains, les sommes demandées peuvent excéder 10 000 euros.
Les deux jeunes arrivent alors en France et ne comprennent la supercherie qu’une fois sur place. Obligés de dormir dans les rues, ils ne veulent pas rentrer chez eux en situation d’échec. Les voilà alors livrés à eux-mêmes, après avoir touché leur rêve du bout des doigts.
Pour Hadji Mansaré, la situation n’est d’ailleurs toujours pas réglée. « Je vis dans la rue, dans les gares. Je dors là-bas avec mon petit sac et mes chaussures de foot », confiait-il, il y a quelques semaines, à M6 Info. Ce jeune Guinéen ne perd pas l’espoir de réussir à vivre un jour du football.
Le ministère dit stop
Devant la propagation de ce phénomène et la multiplication d’histoires comme celle d’Hadji Mansaré, le ministère a créé un groupe de travail. L’objectif ? Enrayer un business qui détruit des vies.
C’est le patron du Service central des courses et jeux, Stéphane Piallat, qui a ouvert cette journée de travail le mardi 5 mars. La Fédération française de football (FFF) et la Ligue de football professionnel (LFP) y étaient d’ailleurs représentées.
Oui, parce qu’au-delà des trafiquants d’espoirs, certains acteurs bien plus institutionnalisés ont potentiellement recours à des pratiques illégales d’agents sportifs. C’était le cas par exemple de Simon Galtier, le fils de Christophe. Il avait été placé en garde à vue en octobre dernier pour des suspicions d’exercice illégal de cette profession. Plus récemment encore, c’est l’ancien président du club de football du SCO d’Angers, Saïd Chabane qui fait l’objet de chefs d’accusation similaires.
Le ministère espère que l’initiative d’un groupe de travail découlera aussi sur la prise de conscience des magistrats des parquets. Lesquels pourraient avoir affaire à toujours plus de cas comme ceux-là dans les prochaines années…