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Qui ? Santafoo
Quoi ? Une application de livraison de courses dédiées aux produits locaux, régionaux et français
D’après Statista, la « part du chiffre d’affaires des supermarchés provenant de la vente de produits de marques locales en France en 2022 » est de 2,9 %. Et pourtant… acheter local, c’est aussi lutter contre les importations et exportations en masse. Pour cause, selon l’Insee en 2024, les produits agroalimentaires importés représentaient 59,4 milliards d’euros, et 64,4 milliards pour les produits exportés. Ce constat : la jeune pousse Santafoo en a fait son combat !
« Un nouveau modèle de consommation »

Développer « un projet qui a du sens », voilà le leitmotiv de Laurent Salet, son fondateur, lui qui n’en est pas à son premier coup d’essai entrepreneurial. Il a, en effet, fondé Eurocycleur en 2008, spécialisé dans la collecte et le recyclage des pièces de monnaie, avant de revendre l’entreprise en 2018. S’il change complètement de domaine, c’est en constatant qu’en « deux clics et en 24 h, on peut se faire livrer partout, mais si on veut se faire livrer des courses de bonne qualité rapidement, ce n’est pas possible ». Avec deux co-fondateurs, Wassim Bassil, spécialisé en marketing, digital et technologie, et Bruno Lagrèze, en distribution alimentaire, ils ont pu élaborer ce concept en 2021, avant de lancer leur entreprise en janvier 2022. Ils travaillent depuis avec Matthieu Gibet, ex-directeur général adjoint chez Colis Privé et spécialiste de la livraison.
Santafoo, c’est plus qu’une application de livraison, c’est « un nouveau modèle de consommation. » Du haut d’un chiffre d’affaires attendu à 1,3 million d’euros en 2025 – comparé à un peu moins d’un million en 2024 – cette entreprise marseillaise a également pour vocation de soutenir les agriculteurs. D’après une enquête d’Ipsos en 2025, « un agriculteur sur cinq envisage de quitter l’agriculture dans les cinq prochaines années, et 5 % souhaitent le faire dès l’année à venir ». Santafoo se positionne comme une solution, pour les consommateurs, comme pour les agriculteurs : « Là où on a fait le test, dans les Bouches-du-Rhône, la région était autosuffisante dans les années 1950. Aujourd’hui, c’est 90 % de la production qui est exportée, et 90 % est importée. » Alors pour choisir leurs producteurs, les entrepreneurs ont établi une grille de critères à respecter : « On veille à ce qui est écologique, comme la distance entre nous et les produits, on s’intéresse au mode d’agriculture ou de pêche, et on regarde la notion de circuit court. » Pour Laurent Salet, le goût reste aussi une priorité à ne pas négliger.
Le défi de la consommation locale
Pour soutenir les agriculteurs près de chez soi, il ne faut pas seulement le vouloir, il faut aussi le pouvoir, car consommer local coûte parfois plus cher. « Le prix persiste comme un frein majeur à la consommation, cité par 78 % parmi ceux qui ont diminué leurs achats de produits locaux », constate une enquête d’Ipsos et E.Leclerc parue en juin 2025. L’étude souligne par ailleurs un léger essoufflement de l’intérêt pour les produits locaux, puisque « le fait qu’un produit soit fabriqué dans leur région est une préoccupation pour 64 % des Français, en baisse de 7 points par rapport à 2019. »
Malgré tout, acheter local reste encouragé. Et pour cause, Santafoo enregistre une augmentation du nombre de clients : « On est passé de 1 600 clients en 2023, à plus de 3 000 clients sur l’année 2025. » Chez Santafoo, on compte des prix « en moyenne 5 % au-dessus de grandes enseignes comme Grand Frais, sachant que la grande différence, c’est de pouvoir être livré à la maison. » À cela s’ajoutent les prix de livraison, qui varient de trois à sept euros approximativement, en fonction du créneau et de la vitesse de livraison.
Santafoo ne compte pas s’arrêter là. Après avoir levé au total un million d’euros, Laurent Salet et ses équipes continuent de rechercher des investisseurs, en parallèle d’une nouvelle levée de fonds. Ils entendent poursuivre leur développement dans la région de Marseille, puis dans d’autres territoires français d’ici à 2027. « L’objectif en 2030, c’est d’être présent dans toute la France. Devenir l’acteur de référence dans la consommation responsable ou de la consommation de qualité. » L’hexagone… Mais aussi l’international ? Le cofondateur de Santafoo y pense déjà. Des échanges sont en cours avec l’Arabie Saoudite, pour un potentiel développement « dans le cadre de leur grand objectif pour 2030, à savoir la souveraineté alimentaire. »
































