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Les trois étapes de création de « La Dame à l'hermine » de Léonard De Vinci. Crédit : Art2All ; Pascal Cotte

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Qui ? Art2All

Quoi ? Une plate-forme qui clone en profondeur les tableaux les plus rares et les propose en NFTs afin de les démocratiser.

Art2All, c’est l’art pour tous. Tout est dans le nom. Phan Eustachon, son fondateur, a une vision : il veut démocratiser les œuvres historiques via le jumelage numérique. Son entreprise crée alors des NFTs fidèles dans les moindres détails aux œuvres clonées. Sa technologie sert aussi à authentifier un tableau et à mieux comprendre son processus de création. On vous explique.  

Phan Eustachon est un amoureux d’art. Un vrai. Et comme tout bon passionné, il aime transmettre. Pourtant, l’art traditionnel est un milieu fermé. Les plus contestataires diraient même « élitiste ». Alors, la mission d’Art2All est de faire bouger les lignes pour le rendre plus accessible. « J’ai pu me rendre aux ports francs de Genève. Là-bas, beaucoup d’œuvres sont stockées sans jamais être exposées. C’est très dommage pour la culture », pointe le fondateur d’Art2All. Alors, cet entrepreneur en herbe a troqué son poste à hautes responsabilités en Suisse pour lancer son projet. « J’ai tout quitté pour me lancer. À l’époque, ma start-up n’était qu’une feuille de papier, donc rien du tout », se rappelle-t-il. Mais très vite, Art2All naît. Initialement, une plate-forme de location d’œuvres physiques, l’entreprise prend rapidement le virage de l’art digital et du clonage numérique.

Une technologie de pointe au service de l’art digital

« Avec mon associé, nous le savions : il fallait trouver le moyen de transposer les chefs d’œuvres physiques de notre patrimoine en digital. Mais pour cela, les photos ne suffisent pas. Il faut scanner le tableau en profondeur pour en ressortir l’ADN et la biométrie. Bref tout ce qui rend l’œuvre unique », explique Phan. Il fait alors la rencontre de Pascal Cotte, l’inventeur de la caméra multispectrale. Ensemble, ils mettent au point une technologie qui descend dans les profondeurs des tableaux grâce notamment à des capteurs CMOS et une résolution à 1 milliard de pixels. Notre entrepreneur de la semaine compare son outil à un scanner qui permettrait de voir en haute définition les entrailles de l’œuvre et son processus de fabrication. « Cela marche avec des longueurs d’ondes. C’est comme si vous preniez une lame très fine pour explorer l’intérieur du tableau », illustre-t-il.

C’est de cette manière qu’avec La Dame à l’hermine, un tableau très célèbre de Léonard De Vinci, Phan Eustachon et son équipe sont capables de ressortir trois versions différentes. « En scannant ce tableau-là, on s’est rendu compte que la première version n’avait pas d’hermine. C’est en fait le portrait d’une dame italienne qui était l’amante du Duc de Milan. Quand Léonard De Vinci a commencé à peindre, elle n’était pas enceinte. Il a ajouté l’hermine ensuite pour cacher cette grossesse illégitime », conte l’entrepreneur. Le rôle d’Art2All est donc de créer ensuite des NFTs qui retranscrivent les anciennes versions du tableau en question. « Ce sont des œuvres originales, uniques, mais tout aussi fidèles à l’histoire. Des jumeaux numériques en somme », ajoute Phan.

Authentifier les œuvres et mieux les comprendre

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Le tableau « Salvator Mundi » de Léonard de Vinci n’aurait pas été peint entièrement par ce dernier selon Art2All. (Crédit : shutterstock)

En grand passionné d’art, Phan Eustachon se sent aussi investi d’une mission. Celle d’authentifier avec précision les œuvres les plus célèbres. « Aujourd’hui, plus de 50 % des transactions dans l’art souffrent de contrefaçons », regrette-t-il. Alors, notre entrepreneur utilise sa technologie pour entrer dans le processus de fabrication du tableau et donner un autre éclairage à son d’authentification. « On a des algorithmes qui permettent de comparer tous les tableaux d’un artiste et qui perçoivent les infimes différences irrégulières. L’exemple le plus connu, c’est celui du Salvator Mundi, une œuvre achetée à quasiment 500 millions de dollars. « Il existe  une polémique actuellement sur  l’attribution du  Salvator Mundi à Léonard de Vinci, une œuvre pourtant achetée à quasiment 500 millions de dollars.
L’analyse scientifique grâce à la solution d’Art2All permettrait d’apporter des éléments tangibles aux experts pour affirmer son authenticité », assure Phan.

La mission d’Art2All est donc d’intérêt public. Tant sur l’authentification que sur la démocratisation de tableaux très rarement exposés et reproduits fidèlement en NFTs. L’entrepreneur qu’est devenu Phan Eustachon a encore plein d’idées. Pour les matérialiser, il cherche à lever 800 000 euros auprès d’investisseurs et business angels. Cet argent lui servira notamment à fabriquer une nouvelle caméra comme celle dont il dispose aujourd’hui. De cette manière, il multiplierait ses actions et continuerait d’agir dans l’intérêt de la culture. Dans notre intérêt à tous.

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