IA
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Les députés européens ont pris une initiative historique en adoptant une loi encadrant l’utilisation des systèmes d’intelligence artificielle (IA), une avancée législative saluée car unique à l’heure actuelle.

Le commissaire européen Thierry Breton a ainsi exprimé sa satisfaction quant au soutien du Parlement pour ce texte novateur. Il défend son importance pour le développement d’une IA fiable à l’échelle mondiale. De son côté, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a également souligné l’aspect pionnier de cette législation, qui fait suite à l’apparition de ChatGPT, un système développé par la start-up californienne OpenAI.

Ce projet de loi, présenté initialement par la Commission européenne en avril 2021, a été amplifié par l’émergence de ChatGPT fin 2022. Face à la propagation de fausses informations via des contenus générés par des algorithmes, la nécessité de réguler ce domaine pour éviter les manipulations de l’opinion publique s’est alors imposée.

C’est pourquoi Emmanuel Macron, a également salué cette décision législative, la qualifiant de première mondiale et indispensable pour protéger les droits individuels, tout en favorisant l’innovation. Il a souligné l’engagement de l’Europe dans ce domaine, malgré ses précédentes réserves concernant une régulation trop stricte. En tout cas, l’équilibre délicat entre innovation et protection des citoyens semble rester la priorité. De cette façon, cette législation marque seulement le début d’un processus continu d’adaptation aux évolutions rapides de l’IA.

Une réglementation qui fait débat

De ce fait, pour assurer le respect de cette législation, un Office européen de l’IA sera créé au sein de la Commission européenne, doté de pouvoirs de surveillance et de sanctions, notamment des amendes pouvant atteindre jusqu’à 35 millions d’euros en cas d’infraction grave. Cette approche vise ainsi à réglementer de manière minimale mais efficace, selon Thierry Breton.

Cependant, malgré ces avancées, certains acteurs de la société civile et du monde des affaires expriment des réserves quant à l’efficacité et à l’ampleur de cette législation. Le Bureau européen des unions de consommateurs souligne des lacunes dans la protection des droits des consommateurs, tandis que des groupes de défense des droits numériques dénoncent des restrictions qui pourraient compromettre la protection des droits humains face aux dangers de l’IA.

De même, des représentants du patronat européen craignent que des lobbys n’affaiblissent la mise en œuvre de cette réglementation, appelant à une clarification des normes et des obligations de transparence. Pourtant, malgré ces critiques, les 27 États membres de l’UE devraient approuver le texte en avril, ouvrant ainsi la voie à sa publication officielle dans le Journal officiel de l’UE en mai ou juin.

L’IA régulée mais aussi adoptée !

En parallèle à l’adoption de cette législation, la start-up américaine OpenAI, à l’origine de ChatGPT, a annoncé des partenariats avec Le Monde et Prisa Media (groupe de médias espagnol), une avancée significative dans le domaine de l’IA et des médias. Ces partenariats permettront ainsi aux utilisateurs de ChatGPT d’accéder à du contenu de haute qualité provenant du Monde et de Prisa Media, tout en contribuant à l’amélioration des modèles d’IA grâce à l’apprentissage sur ces contenus.

Le Monde voit donc dans cette collaboration une opportunité de protéger son travail et ses droits face à la révolution de l’IA, tout en renforçant son modèle économique grâce à des sources de revenus supplémentaires. Pour Prisa Media, ce partenariat représente quant à lui une avancée vers l’avenir de l’information, combinant technologie et expertise humaine pour offrir une expérience enrichie aux lecteurs.

Ces partenariats témoignent sans aucun doute de l’importance croissante de l’IA dans le domaine des médias, où son utilisation permet d’améliorer la traduction, la génération de contenu et d’autres aspects de la production journalistique. Ils illustrent également l’engagement des acteurs du secteur à s’adapter aux évolutions technologiques tout en œuvrant pour la préservation de la qualité et de l’intégrité de l’information.

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