Atos

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Le groupe informatique français Atos vient de reculer la date butoir pour ses propositions de refinancements. La conséquence d’un plan d’affaires à revoir pour la période 2024-2027.  

Les créanciers ont donc une semaine de plus pour proposer leur solution au groupe. Nouvelle échéance le 3 mai prochain. Et d’ici là, il faudra trouver près de 1,2 milliard d’euros pour réduire la dette colossale.

Pour justifier ce report de délai, Atos invoque la nécessité de revoir son plan d’affaires pour la période 2024-2027. « Nous mettrons à jour dans les jours à venir ces paramètres afin de tenir compte de l’ajustement de notre plan d’affaires pour 2024-2027 », dixit Paul Saleh, directeur général du groupe. Selon les analystes, ils pourraient ainsi avoir un besoin accru en liquidité.

Et pour cause ! Avec une baisse de revenus de 11 % au premier trimestre, toutes les branches d’Atos sont en difficulté. Du pôle Eviden (cybersécurité, numérique et big data) jusqu’à Tech Foundations (infogérance), les chiffres d’affaires sont en baisse. À périmètre et change constants, le CA global d’Atos a baissé de 2,6 %, dont -3,9 % et -1,5 % respectivement pour Eviden et pour Tech Foundations.

Le nerf de la dette

Côté créanciers, difficile de tomber d’accord. La dette du groupe – qui culminait fin mars à 3,9 milliards d’euros – est segmentée. D’un côté, les porteurs d’obligations possèdent 2,4 milliards d’euros de ces créances. De l’autre, les banques ont la mainmise sur le reste.

Avant le report de la date butoir, le front obligataire était prêt à apporter 600 millions d’euros de nouveau financement. Il était aussi question de convertir la moitié de leurs créances en actions (soit 1,2 milliard d’euros), si les banques faisaient de même.

Mais l’initiative n’a pas plu. C’est l’association Union des actionnaires d’Atos constructifs (UDAAC) qui s’est insurgée. Eux – qui sont des actionnaires minoritaires du groupe – refusent qu’Atos soit drivé uniquement par des fonds spéculatifs. Un constat que les banques créancières du groupe pourraient partager.

Alors, en attendant de trouver un terrain d’entente, les clients et les actionnaires d’Atos attendent des éclaircissements. Et dans ce contexte de flottement, le groupe continue de dévisser en Bourse. Hier, à la mi-journée, le cours de l’action perdait encore près de 7 % et confortait son prix en dessous des 2 euros.

Les solutions envisagées

Au regard de la situation, le ministère de l’Économie s’est impliqué. Bercy s’engage ainsi à prêter 50 millions d’euros à l’entreprise. Mais cela ne se fera pas sans redevance. Atos devra conférer à l’État une « action de préférence » qui lui permettrait de mettre son veto sur certaines décisions de la filiale « Bull » de l’entreprise. Cette branche est spécialisée dans les supercalculateurs.

Récemment, David Layani, le premier actionnaire d’Atos, avait recommandé plusieurs actions pour sauver le groupe. L’entrepreneur fustigeait les tentatives de ventes de certaines filiales d’Atos : « Ce n’est pas au moment où l’on doit se réinventer et repartir qu’il faut vendre ses bijoux de famille ». Lui, préconise un refinancement à l’interne et avait soufflé un vent d’espoir auprès de tous les actionnaires. Le conseil d’administration avait répondu qu’il avait pris note des propos de David Layani et qu’il examinerait ses propositions.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

J’accepte les conditions et la politique de confidentialité

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.