Xavier Ginoux : Rebondir, avec sens !

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Avez-vous déjà poussé la porte d’un espace Openmind Kfé ? Tout de suite, on s’y sent bien. Sans doute est-ce l’esprit solidaire et inclusif de ces espaces qui crée cet effet. À l’origine, un entrepreneur « quinqua » qui, à force de rebonds, a voulu de la solidarité et de l’éthique au cœur de son projet tout en restant fidèle à son secteur de prédilection – la communication et l’événementiel. Et ce n’est pas la covid19 qui va l’arrêter.

Le parcours de Xavier Ginoux n’a rien du fleuve tranquille. Il s’est forgé de réussites en échecs et réciproquement. Ses débuts professionnels chez l’Oréal puis sur les marchés financiers se sont soldés par… des licenciements : il ne respectait pas « les règles », il ne rentrait pas dans « les cadres ». Il bifurque vers la communication en 1998 au sein d’une agence qui lui confie l’introduction en Bourse du Public System – événementiel et autres festivals de cinéma. Il se sort haut la main de l’expérience nouvelle. En quelques années, il rejoint son client au sein d’un département en charge du montage d’événements financiers.

« Démissionné » de la boîte que l’on a créée…

À 39 ans, fi du salariat, vive l’entrepreneuriat. Xavier Ginoux participe avec des associés à la création de W One le temps, quelques années plus tard, qu’il fusionne avec un département d’Havas. Qui dit fusions dit souvent histoires d’hommes et de management. Xavier n’adhère pas à la feuille de route de la nouvelle entité. Neuf ans plus tard, ladite entité le « démissionne », pas vraiment en douceur. Peut-être le pire coup dur quand on a monté la boîte qui vous expulse. Ginoux, secoué, rejoint… une vieille connaissance, Le Public System.

Mais quelque chose lui manque, cette adrénaline de l’entrepreneuriat. Son métier l’ennuie, ce qui s’est passé chez Havas le marque. Il peine vraiment à se relever de cette mésaventure. En même temps, des idées lui trottent dans la tête, s’y bousculent. Dans la com, le marketing et l’événementiel, l’avancée en âge n’est jamais un atout quand on n’est pas le patron. Un nouveau projet ?

Sauter le pas

Il le laisse mûrir pendant un an. Prend son temps. Sagesse de l’entrepreneur expérimenté ? Quoi qu’il en soit, il fouille, établit des benchmarks, se fait épauler par un coach dont le rôle sera clé pour qu’il ose à nouveau, qu’il se convainque qu’il n’a rien à perdre et que la rage née du sentiment d’injustice de son « échec » devienne sa force.

Un jour, déclic. Son principal client à l’agence annonce mettre un coup d’arrêt à tous les projets. Xavier saute le pas, parle à ses boss de son projet. Ils le sentent enthousiaste, reconnaissent la construction solide de l’idée. Ils le libèrent pour qu’il parte dans cette nouvelle aventure.

Chômeur à 51 ans, Xavier Ginoux se concentre sur le turbin, riche d’une énergie énorme et d’un esprit positif. L’appui sans faille de ses proches potentialise la réussite. Il puise dans son passé de jeune athlète à succès (jusqu’à ce qu’un accident ne mette un terme à ses ambitions). Rien n’est encore concret, mais son intuition le porte. Aucune difficulté et aucun mur ne lui paraissent plus infranchissables !

Mais l’idée ?

Bâtir un entrepreneuriat responsable et utile aux autres. Dans le secteur événementiel qu’il connaît par cœur. Il s’agit de proposer des points de chute adaptés à une diversité de types de manifestations qui soient porteurs de sens. Des lieux porteurs de sens ? En événementiel, le concept se révèle encore neuf.

Openmind Kfé, lieux à idées

Qu’est-ce qu’un site porteur de sens ? C’est… plus qu’un site. Au-delà de la location d’espace, Xavier a voulu que sa société soit centrée sur le collaboratif. C’est pourquoi il propose des lieux atypiques et vivants, des « cafés à l’esprit ouvert ». Là, on y trouvera un piano. Ici, une… balançoire. Ailleurs, des balles au plafond… Chaque espace forme un univers original, positif, étudié sur une surface de plus de 250 m2. La scénographie est fluide et accueillante. Le design favorise l’efficacité cognitive. On y trouve les outils adaptés aux méthodes d’innovation, à la réflexion collaborative et au bien-être : équipements numériques, tableaux et murs inscriptibles, soit tous les outils du facilitateur, confort sonore et espaces détente.

Pas seulement. Le sens de son affaire, Xavier le trouve en s’entourant de jeunes gens qui partagent ses convictions, ont envie de faire bouger les lignes au nom de leur énergie à revendre. C’est aussi donner du sens à l’entreprise, qu’elle contribue à l’insertion et à l’égalité des chances pour tous. D’où son soutien à des associations solidaires qui agissent pour l’insertion par le mentorat, la formation et l’entrepreneuriat. La structure Openmind Kfé s’ouvre gratuitement aux réunions, monte des afterworks pour rencontrer les clients. D’où le rapprochement avec les Cafés Joyeux montés par Yann Bucaille ou avec Les Déterminés présidé par Moussa Camara. À ce jour, Opemnind Kfé s’est fait mécène de huit associations.

Face à la covid19, continuer d’y croire

La crise sanitaire de 2020 marque un coup d’arrêt aux activités des Kfés – mais pas aux projets de Xavier. Afin de se tenir prêt pour la reprise, il reste proche de ses clients et associations, adapte le concept aux gestes barrières et nouvelles approches phygitales… Dès mi-mai, ça repart doucement. Et l’avenir ? Xavier le voit sous l’aune de l’hybridation en cours des lieux de travail qui auront besoin d’espaces de co-meeting. 2021 pour rebondir encore donc !

Ce que retient Xavier Ginoux ? Il faut oser, ne pas se laisser gagner par la peur d’échouer. Et surtout, il faut croire en soi et rester positif, et ça, ce n’est jamais une question d’âge.

Claire Flin

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

J’accepte les conditions et la politique de confidentialité

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.