Séminaires de rentrée, courts mais denses !

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Un séminaire professionnel au retour des vacances reste un bon moyen pour favoriser l’intégration des membres des équipes et relancer la machine entrepreneuriale. Pistes pour rebooster.

Un vrai rituel. Un classique. Dans les mœurs des entreprises un peu partout dans le monde. Au fil des ans, les formats se sont réduits. Là où l’événement se déroulait sur près de deux jours, aux prix parfois de lointains déplacements, la tendance est de revenir à deux demi-journées en 24 heures, au maximum. « Les réunions virtuelles sont valables pour une heure ou deux, mais pour les réunions d’un jour on a besoin de se déplacer, de se voir dans les yeux. La mauvaise nouvelle, c’est que les séminaires se sont raccourcis », résume Mark Watkins, président de Coach Omnium.

Très attendu par les équipes, le séminaire de rentrée est le coup d’envoi qui démarre le jeu, implique chacun, lance le travail collectif. L’événement doit sortir de l’ordinaire et faire vibrer les participants. Beaucoup de managers ont abandonné le discours descendant pour privilégier les ateliers collaboratifs au sein desquels les fonctions réfléchissent ensemble. Résultat : les antagonismes dans les équipes se gomment et chacun comprend mieux le métier de l’autre. Les sessions, généralement plus courtes, se déroulent à une heure de Paris plus souvent qu’à Marrakech ou à New York. Autant de facteurs qui diminuent les coûts et motivent un dirigeant de PME à se lancer dans l’organisation de son premier séminaire de rentrée. Qui demeure le bon moment pour donner la direction de l’entreprise et fixer les objectifs des équipes.

Créer de l’émotion, du souvenir et du lien

Les raisons pour emmener les équipes quelques jours hors des bureaux reviennent à un seul objectif : « Créer de l’émotion autour de deux ou trois messages fondamentaux afin qu’ils soient mémorisés et retranscrits par la suite », définit Stéphane Abitbol, administrateur de Lévénement. L’association fédère 70 agences de communication événementielle. Pour créer du souvenir et du lien, rien ne vaut un lieu singulier s’il ne risque pas de reléguer le message essentiel au second plan. Pour Éric Albert, coach et consultant en entreprise, ces rendez-vous deviendront une véritable aubaine à condition de bâtir un programme cohérent et stimulant. « Les boîtes consacrent souvent deux jours à discuter du rétroplanning de l’année. Aujourd’hui, c’est bien le collectif et l’humain qui doivent être mis à l’honneur. Au rétroplanning se substituent des cours de cuisine, tendance de plus en plus plébiscitée. »

Les réseaux sociaux comme une caisse de résonance

L’événement doit « faire date » et marquer par la qualité de son contenu. Certaines sociétés du MICE – Meetings, Incentives, Conferences, Exhibitions – organisent des réunions en bateau à Paris, sur la tour Eiffel ou au Lido quand d’autres proposent des séances de travail au musée, dans des châteaux ou dans une ex-base marine où l’on arrive en Zodiac !
L’originalité du séminaire est d’autant plus importante que les événements professionnels connaissent désormais un retentissement plus fort au sein de l’entreprise, notamment grâce à l’émergence d’une nouvelle tendance, la numérisation des manifestations. Grâce aux réseaux sociaux, qu’ils soient personnels tels que Facebook ou Twitter, ou d’entreprise, comme un intranet, il est possible de « faire vivre » l’événement avant et après. On « save the date » bien avant l’événement, on sollicite des idées ou l’on donne les détails pratiques sur l’organisation. Après l’événement, les mêmes réseaux sociaux seront utiles pour partager des photos, des vidéos ou encore les avis des participants. La numérisation prolonge littéralement la portée de la manifestation et la donne en partage à l’ensemble des collaborateurs de l’entreprise, y compris ceux et celles qui l’ont manquée. Bien entendu, le partage des moments vécus au cours d’un séminaire sera forcément plus fort lorsque le lieu choisi est original, voire surprenant. Le contenu, lui, sera marqué par le collaboratif et l’esprit d’équipe à travers des activités participatives (gastronomique, œnologique, sportive, artistique…). Oui, mais…

Séminaire n’est pas thérapie de groupe

Un séminaire d’entreprise est à double tranchant. Comme l’argumente Patrick Amar, directeur d’une société de conseil en management et en relations humaines, Axis Mundi, son rôle de « récompense » pour les salariés risque de se voir occulter par un mal-être préexistant dans l’entreprise. « Quand la vie est insupportable entre deux séminaires, il serait déraisonnable d’attendre un séminaire “coup de baguette magique” qui balaierait toutes les maladresses et les insuffisances managériales. » Relancer la dynamique n’est pas en finir avec les psychodrames.

Jonathan Nahmany

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