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Le langage est le vrai révélateur de nos intentions.
Un exemple éloquent ?
Le 10 janvier 2024, à huit reprises, le chef de l’État utilise le terme « réarmement ». L’intention est évidente : les angoisses de vulnérabilité, les demandes de protection sont convoquées, et le Président s’investit ainsi d’une mission régalienne et protectrice. Mais ce qui discrédite en partie ce propos, c’est en réalité le préfixe « re ».
Pourquoi ?
Parce qu’il trahit le fait que nous serions désarmés après 7 ans de mandats, et qu’il convoque une France à la gloire passée, une forme de conservatisme opportuniste.
Cette dissonance a été largement exploitée sur les réseaux sociaux, tant en termes de détournements (le réarmement démographique n’a pas manqué d’inspirateurs !) que de contrattaques politiques.
Quels enseignements pour la parole des dirigeants d’entreprises ?
Les temps ont changé, et contrairement aux idées reçues, les auditoires ont été « alphabétisés » aux sophismes, aux abus de langage, et au « prêt-à-parler ». A l’heure où les algorithmes produisent un langage artificiel, emprunté à des inférences et à une base de données normative, le dirigeant devra s’imposer une exigence non feinte, une transparence émotionnelle et une intégrité, qui ne souffriront pas d’artifice.
Peut-être une forme de réarmement du langage des dirigeants ?