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II y a peu, un élu me signalait un vêtement acheté par « Île de France Mobilité » pour le confort de ses agents. Île-de-France Mobilités (IdFM) – désigné comme le Syndicat des transports d’Île-de-France (Stif) jusqu’en juin 2017 – est un établissement public local qui gère un budget de presque 10 milliards d’euros. Donc, dans sa générosité, l’établissement public francilien a décidé d’offrir à ses agents une magnifique polaire avec un somptueux logo de l’établissement. Jusqu’à là, tout va bien.
Mais patatras, en y regardant de près, on découvre que ce vêtement a été fabriqué en… Chine ! Quelle déception pour les entrepreneurs français du textile et quel coût carbone pour ces vestes fabriquées, de plus, dans des conditions sociales et environnementales sans doute bien éloignées de nos normes européennes ?
La réponse pour justifier cette délocalisation des impôts des Franciliens a été immédiate : « Ah, c’est la faute aux marchés publics qui bla-bla-bla ». On connaît la rengaine si souvent entendue. L’argument n’est à vrai dire pas totalement juste, mais il faut le reconnaître pas non plus totalement faux. Alors pour régler cette question de marchés publics, glissons ici une idée qui me tient à cœur : pourquoi ne pas reprendre ce que font les États-Unis depuis… 1933 ! Réserver une part des marchés publics de chaque pays d’Europe aux produits nationaux.
Cette mesure pourrait sanctuariser par exemple 25 % du montant global des marchés publics pour des produits français. En 2020, 169 060 marchés ont été recensés par l’Observatoire économique de la commande publique (OECP) pour un montant global de 111,4 milliards d’euros. Imaginez que presque 30 milliards soient réservés à des produits français !
Voilà un levier qui serait formidable pour notre industrie et qui laisserait encore plus de 80 milliards à la libre concurrence… Chiche ?